À peine arrivé, Temu inquiète ses utilisateurs. Si le géant chinois du commerce en ligne a réussi à se faire une place en vendant des vêtements et cosmétiques et articles pour la maison et gadgets à des prix défiant toute concurrence – chaussures pour moins de 3 dollars, des appareils électroniques pour quelques dollars, écouteurs vendus à seulement 20 dirhams (2 $) –, les Marocains se demandent à quelles fins sont utilisées leurs données personnelles. Est-ce que Temu les partage avec le gouvernement chinois ? Pour l’heure, il n’existe aucune preuve concrète. Les méthodes de collecte de données de l’application ont fait l’objet d’un examen minutieux, notamment après la suspension temporaire de son site sœur Pinduoduo par Google en raison de problèmes de logiciels malveillants, fait savoir Morocco World News, ajoutant que certains responsables aux États-Unis, où Temu est également populaire, l’ont accusé d’être lié à des « adversaires étrangers ».
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En Europe, le Beuc, la fédération qui défend les consommateurs de l’Union européenne, accuse l’application d’avoir recours à des pratiques trompeuses. Des associations européennes de consommateurs ont d’ailleurs déposé plainte contre la plate-forme de commerce en ligne auprès de la Commission européenne, mais aussi nationalement dans dix-sept pays. Selon les analystes, Temu semble en revanche moins agressif dans la collecte de données sur les utilisateurs que Pinduoduo. L’application est également actuellement en tête des magasins d’applications de Google et d’Apple. Présentée comme « Choix des éditeurs » sur Google Play, elle est considérée comme une plate-forme de confiance. Les experts conseillent néanmoins aux utilisateurs d’examiner attentivement les informations personnelles collectées par Temu.
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Sur la toile, des internautes marocains avancent que l’application présente des avantages, mais aussi des inconvénients qui pourraient nuire principalement aux pauvres et à la classe moyenne du Maroc, qui deviendront accros au commerce électronique et se retrouveront à payer de grosses sommes pour des choses inutiles. Alors que certains félicitent l’application pour avoir rendu les achats en ligne plus accessibles, d’autres redoutent que son succès ne se fasse au détriment de la vie privée et des entreprises locales. « Les Marocains se retrouvent désormais tiraillés entre la tentation des prix très bas et leurs données personnelles, qui semblent entrées dans les labyrinthes numériques sans issue », commente un internaute marocain.