Au micro de la MAP, le médecin et chercheur en politiques et systèmes de santé, Tayeb Hamdi, a fait quelques observations sur la campagne, et l’efficacité du vaccin contre le variant britannique. Il s’agit surtout pour le spécialiste d’apaiser et de rassurer la population, pour que la peur, les doutes et les hésitations n’entravent pas le bon déroulement de la campagne dont dépend l’immunité collective tant recherchée.
Pour le chercheur, le Maroc a fourni de gros efforts pour la réussite de cette campagne qui évolue de façon progressive. Des personnes de front, la campagne a été élargie aux personnes âgées de plus de 75 ans, aux personnes âgées de plus de 65 ans et, plus récemment, aux personnes âgées entre 64 et 60 ans, ainsi que celles atteintes de maladies chroniques sans limite d’âge. Une stratégie qui, selon Tayeb Hamid, fait du Maroc un modèle en la matière.
Dans une récente déclaration, le ministre de la Santé Khalid Ait Taleb a indiqué que si la campagne évolue sans entraves et que les doses de vaccin attendues arrivent dans les délais, l’immunité collective pourrait être atteinte en mai. Pour le médecin, avec les derniers développements, il faut compter jusqu’au mois de juin pour espérer cette immunité. Il souligne que ce sera le moment de lever les restrictions territoriales pour un retour à la normale. Mais la vigilance doit être de mise, compte tenu des relations du Maroc avec d’autres pays.
À la question de savoir si recevoir les deux doses met à l’abri de toute nouvelle infection, Tayeb Hamid précise qu’un faible taux de risque de contamination demeure possible, au vu du taux d’efficacité du vaccin. « Même les personnes dont l’immunité n’a pas été acquise à 100 % après la vaccination seront, en cas de contamination, atteintes de forme légère, voire bénigne du Covid-19 ».
Pour ce qui est du variant britannique dont des cas ont été détectés au Maroc, le chercheur souligne que les vaccins Sinopharm et Astrazeneca sont efficaces contre ce variant. « Les personnes vaccinées au Maroc sont protégées contre la souche classique ainsi que contre le variant britannique. Il convient de noter que les mutations du variant britannique au niveau de la protéine Spik n’ont pas touché l’immunité, contrairement aux variants sud-africains et brésiliens qui posent problème pour l’immunité ».