Après un report sine die, les deux projets de loi ont finalement été adoptés à l’unanimité. Seulement, cette adoption crée des tensions entre Rabat et Madrid. Selon le ministre des Affaires étrangères, Nasser Bourita, la délimitation des espaces maritimes reste et demeure une affaire intérieure et une décision souveraine conformément à la convention de l’ONU sur le droit de la mer, rapporte Al Massae. Il a réaffirmé que le Maroc est ouvert au dialogue avec l’Espagne qu’il considère comme un partenaire stratégique.
Rabat a beau défendre sa position, mais Madrid affiche son opposition au vote de ces lois. Dans un tweet, le ministère espagnol des Affaires étrangères, Arancha Gonzalez, réagit : "lors de nos précédents contacts avec le Maroc, nous avons convenu ensemble de ne pas procéder à la délimitation des frontières maritimes d’une manière unilatérale". Pour le ministre, cette décision reste suspendue en raison de son caractère unilatéral. Il a déploré l’absence de concertation autour de la question entre les deux pays.
Pourtant, le Maroc, fait remarquer la même source, a juste activé la convention onusienne sur le droit de la mer pour aller vers la délimitation de ses frontières après son adoption par le conseil du gouvernement en 2017. L’Espagne, le Portugal, la Mauritanie, le Sénégal et le Cap Vert ont d’ailleurs présenté des rapports conjoints dans le cadre de cette convention.