Le programme de cette visite est chargé. Outre une audience royale et un tête-à-tête avec son homologue marocain Abbas El Fassi, François Fillon devra intervenir vendredi matin à la réunion du groupe d’impulsion économique franco-marocain, coprésidé par Mustapha Bakkoury (CDG) et Jean-René Fourtou. Au menu également, des rencontres sectorielles entre ministres, et les signatures de près de 17 conventions. Il est incontestable que la France est fortement intéressée à coopérer avec le Maroc pour le développement de son secteur nucléaire civil et espère qu’Airbus sera retenu pour le renouvellement de la flotte d’Atlas Blue.
Une chose est sûre, ce séminaire sera dominé par le transport avec le TGV en tête. Une convention de financement, particulièrement la partie dons de 70 millions d’euros (près de 780 millions de DH), sera signée.
D’ailleurs, c’est pour finaliser ce dossier que Karim Ghellab s’est rendu à Paris mardi dernier. Il a coprésidé avec Anne-Marie Idrac, secrétaire d’Etat chargé du Commerce extérieur, le comité de suivi mixte chargé d’instruire et de veiller à la bonne exécution du projet de TGV. Il est à rappeler que l’annonce du projet a été faite à l’occasion de la visite du président français au Maroc en octobre dernier. Le coût du premier tronçon Tanger-Casablanca est estimé à 1,8 milliard d’euros dont la moitié sera financée par la France, soit 900 millions d’euros. 40% de ce financement sera en dons, le reste sous forme de prêts avec des conditions avantageuses, un taux d’intérêt de 1% et un délai de grâce de 10 ans.
Le tramway de Rabat sera également au menu. L’Agence d’aménagement de la vallée de Bouregreg a choisi Alsthom pour relier Rabat à Salé. La réalisation de ce projet est estimé à près de 3 milliards de DH.
Un autre accord concerne l’assistance apportée par l’Agence France Trésor au ministère des Finances au sujet de la gestion active de la dette extérieure et la Trésorerie publique. Il s’agit de l’échange d’expertise et de formation à Rabat et Paris.
L’aide au développement, conduite par l’Agence France développement (AFD), est dans le pipe. Une assistance concerne la formation professionnelle. Il sera également question de renforcement des capacités des collectivités locales. En outre, le Premier ministre sera sensible à l’INDH. Un geste est attendu dans ce sens.
Il est à noter que l’AFD a augmenté ses engagements annuels qui sont portés à 460 millions d’euros pour la période 2007-2009 contre 300 millions auparavant. Ce soutien se traduit sous forme de prêts concessionnels souverains, à hauteur de 360 millions d’euros et de prêts concessionnels non souverains (en faveur des établissements publics et des collectivités locales) pouvant atteindre 100 millions d’euros supplémentaires.
Premier client, premier partenaire
Il est clair que les relations entre le Maroc et la France sont au beau fixe. Ainsi, la France demeure le principal partenaire commercial du Royaume, représentant 20% (soit 47,9 milliards de DH) de ses transactions avec l’étranger. Elle est le premier client du Maroc dont elle absorbe 29,2% des exportations, évaluées à 27,36 milliards de DH et son premier fournisseur avec des importations de 33,89 milliards de DH, soit 16,2% du volume des importations globales. D’une manière générale, les échanges avec la France sont intenses puisqu’elle couvre à elle seule 38% du total des échanges du Maroc avec l’Union européenne. Idem pour les investissements étrangers avec 8,1 milliards de DH pour les 10 premiers mois de 2007, soit 35% du total des investissements étrangers directs.Ce sont plus de 500 entreprises françaises, employant plus de 65.000 personnes, qui sont présentes au Maroc. La moitié de ces entreprises sont recensées dans les secteurs du conseil, des biens de consommation, d’équipements industriels, du tourisme et de l’immobilier. Au cours de la même période, la balance commerciale a enregistré un déficit de l’ordre de 2,48 milliards de DH, au détriment du Maroc.
Source : L’Economiste - Mohamed Chaoui