"Le Maroc étudie la possibilité de confier à la France la réalisation d’une centrale nucléaire pour la production de l’énergie électrique" dans le sud-ouest du Maroc, a affirmé cette source, ajoutant que des experts des deux côtés "se penchent depuis des mois sur ce projet".
Selon le magazine marocain Le Journal-Hebdomadaire, le roi Mohammed VI devrait évoquer avec le chef de l’état français le "dossier du TGV marocain et celui de la centrale nucléaire de Safi", à 500 km au sud de Rabat, sur la côte Atlantique. La ligne de chemin de fer à grande vitesse doit relier Tanger à Marrakech et sera le "fruit d’un partenariat" entre l’Office national marocain des chemins de fer (ONCF), la Société nationale française des chemins de fer (SNCF) et la compagnie française de construction du matériel ferroviaire roulant Alstom.
Vingt locomotives fournies par Alstom
Le Maroc et la France signeront lundi une autre convention sur les transports en présence des deux chefs d’Etat. Cet accord portera sur la fourniture par la firme française Alstom de vingt locomotives pour le tramway de Rabat, dont les travaux de réalisation seront achevés vers 2010.
La France devrait par ailleurs faire un don de huit millions d’euros pour soutenir l’Initiative nationale pour le développement humain, un programme social qui cible les régions et les quartiers les plus pauvres du Maroc, selon la source gouvernementale marocaine.
Au cours de sa visite, Nicolas Sarkozy, s’est entretenu avec la presse marocaine dans laquelle il défend sa politique en matière d’immigration et notamment les conditions de regroupement familial.
Au quotidien francophone Le Matin du Sahara, le chef de l’Etat français juge que "la situation actuelle n’est pas satisfaisante : les migrations légales se font peu et mal, la circulation normale des personnes se heurte à de plus en plus d’obstacles et, dans le même temps, l’immigration clandestine perdure".
Polémique sur les tests ADN
Nicolas Sarkozy dénonce "les trafiquants d’êtres humains qui sont de véritables criminels, qui s’enrichissent de manière scandaleuse". Il explique avoir voulu que "les migrants appelés à s’installer durablement en France puissent être choisis en tenant compte des capacités d’accueil de notre pays et des besoins de notre économie". "Alors que la France a besoin de professionnels, dans des domaines comme le bâtiment, l’hôtellerie ou l’informatique, seuls 11.000 étrangers ont été accueillis en France en 2006 pour des motifs professionnels", déplore-t-il en rappelant sa volonté de faire passer l’immigration professionnelle de 7% à 50%. Evoquant la polémique de l’amendement sur les tests ADN pour les candidats au regroupement familial, dont "on a dit beaucoup de choses fausses", Nicolas Sarkozy affirme qu’il "s’agit de permettre aux personnes (...) qui sont volontaires, de prouver leur filiation et de ne risquer à aucun moment d’être confrontées à une accusation ou à un soupçon de fraude. Or, on le sait, la fraude documentaire existe dans certains pays. Et les tests ADN sont utilisés dans nombre de pays européens".
"Politique de dialogue et d’échanges"
A propos de la situation avec le Maroc, Nicolas Sarkozy précise dans un entretien au quotidien As Sabah/L’Economiste que "trop d’erreurs sont commises, trop d’approximations sont brandies qui déforment la réalité. Cette réalité, c’est que 150.000 visas ont été délivrés par nos consulats au Maroc en 2006" et que "84% des dossiers de demandes de visa présentées ont connu une issue positive. Ce n’est pas rien. Cela montre que la France poursuit avec détermination sa politique de dialogue et d’échange avec le Maroc".
Nouvel Obs