Ces exercices militaires terrestres entre l’Algérie et la Russie ont démarré depuis le 15 novembre sur le territoire algérien, près de la frontière marocaine, et se poursuivront jusqu’au 28 novembre. Mais le contexte de crise dans lequel se déroulent ces manœuvres n’est pas de nature à rassurer le Maroc, analyse l’hebdomadaire Al Ayyam, rappelant que l’Algérie a rompu ses relations diplomatiques avec Rabat depuis août 2021 et que la Russie est en froid avec les États-Unis qui ont reconnu en décembre 2020, la marocanité du Sahara.
Dans un tel contexte, quels peuvent être les véritables objectifs de ces manœuvres militaires algéro-russes qui se déroulent sur la base militaire de Bechar, à 80 kilomètres des frontières marocaines ?, se demande la publication qui précise que les exercices se mènent à balles réelles avec des missiles et des hélicoptères. La participation de la Russie à ces exercices « n’est dirigée contre personne et ne vise aucune tierce partie. Il s’agit d’exercices pour lutter contre les groupes terroristes dans la région du Sahara, exercices qui ont été planifiés dans le cadre du programme de coopération militaire avec l’Algérie », a indiqué en septembre Maria Zakharov, la porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères.
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Selon certains services de renseignement, ces exercices serviraient à la Russie et l’Algérie de faire passer des messages « codés » respectivement à l’Occident et au Maroc. Des sources ben indiquées soulignent que les militaires russes participant à ces manœuvres ne sont pas des soldats, mais des experts spécialisés dans l’installation de bases de lancement de missiles balistiques sophistiqués. Pour l’Algérie, ces exercices revêtent une importance particulière d’autant que la base militaire choisie pour les effectuer avait été construite par le général Lyautey pour préparer le démantèlement de l’empire marocain et la spoliation du Sahara oriental.
L’Algérie compte utiliser cette base spécialisée dans la production des missiles pour équilibrer ses rapports de force avec le Maroc qui coorganise avec les États-Unis l’« African Lion », des exercices militaires conjoints auxquels participent les armées de plusieurs pays. Par ailleurs, le régime algérien craint la construction au Maroc d’usines de fabrication des drones-suicides israéliens. Le Maroc suit de près ces manœuvres algéro-russes, de même que les officiers de l’OTAN qui les observent depuis des satellites.