Des règles strictes concernant les liquides et les gels dans les bagages à main sont entrés en vigueur dans les aéroports de l’Union européenne (UE). Elles s’imposent aux voyageurs marocains et d’autres nationalités.
Le Premier ministre Driss Jettou était hier à Bruxelles où il a rencontré les représentants des institutions européennes.
Cette visite "de routine" a été l’occasion de saluer les "excellentes relations" entre le Maroc et l’UE, et d’entendre le Premier ministre rappeler que "le Maroc a fait le choix de l’Europe, c’est-à-dire le choix d’un type de société, démocratique, libre et respectueuse des droits de l’homme". Dans une référence aux attentats de Casablanca, Jettou a signifié que le Maroc a bien été ébranlé, mais qu’il n’allait pas "faire marche arrière, au contraire".
• L’mrabet : "Selon les standards européens"
Le rythme des réformes tant politiques qu’économiques devrait s’accélérer, avec le soutien de l’UE. Romano Prodi, le président de la Commission européenne, a en effet expliqué comment l’UE entendait être solidaire du Maroc "dans cette période difficile", et l’accompagner dans le processus de démocratisation et de modernisation. Pour Romano Prodi, les réformes politiques et la lutte contre la pauvreté sont les instruments les plus forts pour combattre le terrorisme. Au passage, le président de la Commission s’est dit confiant dans la manière dont les autorités marocaines allaient régler le cas du journaliste L’mrabet "selon les standards de l’Union européenne".
La lutte contre la pauvreté implique le développement économique, et la Commission s’est dite prête à aider le Maroc sur ce point par la voie de tous les instruments existants, mais aussi en imaginant une série de nouvelles approches, dont une réforme de la BEI, qui pourrait ouvrir des succursales dans les pays du Maghreb. Il a également été question d’une future banque euro-méditerranéenne, cogérée par les partenaires des deux rives de la Méditerranée.
• Statut avancé : Rabat "enthousiaste"
Cette proposition entre dans le cadre de l’initiative de bon voisinage (cf. L’Economiste du 16 mai 2003, www.leconomiste.com) imaginée par Prodi : "Toute l’Union sauf les institutions", qui cherche à créer un nouveau cadre de relations entre l’UE et ses voisins, dans un contexte post-élargissement.
Driss Jettou s’est montré très enthousiaste à cette idée. Ce qui ne surprend guère, car à bien la lire, cette initiative est finalement la position marocaine "plus que l’association, moins que l’adhésion" réappropriée par l’UE. Le Premier ministre l’a d’ailleurs souligné en déclarant que c’est "ce que nous avons toujours demandé, à savoir un statut avancé".
Concrètement, la pierre angulaire de cette proposition serait un marché commun regroupant l’UE et ses partenaires, et reposant sur un marché unique, un espace de libre-échange, un régime d’investissements ouvert, le rapprochement des législations, une interconnexion des réseaux et l’utilisation de l’euro en tant que monnaie de réserve et de référence dans les opérations bilatérales. En tant que voisin de l’UE, le Maroc pourrait ainsi accéder à de meilleures opportunités commerciales et à des tarifs douaniers futurs inférieurs à ceux qui sont actuellement en vigueur pour les pays candidats à l’adhésion.
Dans ce cadre, les relations Maroc-UE s’appuieraient sur le processus d’Agadir pour le développement des accords commerciaux et sur l’UMA pour les questions politiques. Prodi l’a d’ailleurs déclaré sans détours : "Les relations de voisinage entre le Maroc et l’Algérie, et la relance de l’UMA, seront très utiles pour renforcer les relations entre l’UE et le Maghreb".
"Le choix de l’Europe" fait par le Maroc devrait aussi rassurer ces partenaires européens qui déclaraient, il y a quelques mois encore, que la négociation d’accords de libre-échange avec les Etats-Unis étaient "incompatibles" avec un approfondissement des relations avec l’Europe. Jettou a déclaré à ce propos que le Maroc respectera ses engagements européens lors de la signature des accords de libre-échange avec les Etats-Unis, lesquels accords "visent surtout à développer les investissements américains au Maroc, plutôt que l’échange proprement dit".
Economiste du Maroc- 18 juin
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