Les relations avec le Maroc vont reprendre très prochainement et des rencontres de haut niveau seraient même attendues, assurent des sources proches du ministre des Affaires étrangères espagnol, José Manuel Albares. Pour le moment, les lignes n’ont pas vraiment bougé, confient par contre des sources marocaines à El Español, affirmant qu’« il n’y a toujours pas eu de contact entre les deux ministres des Affaires étrangères ».
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Selon la même source, le retour à Madrid de l’ambassadrice Karima Benyaich, rappelée à Rabat depuis le 18 mai avec l’arrivée de Brahim Ghali en Espagne, devrait constituer le point de départ du dégel de la crise. Ensuite, le Maroc devrait accepter la demande d’un nouvel ambassadeur espagnol et programmer une visite du ministre Albares. Mais ces derniers temps, Nasser Bourita, le ministre marocain des Affaires étrangères, était plutôt occupé par l’ouverture d’un nouveau consulat au Sahara, la visite de son homologue israélien, Yair Lapid, en vue de l’ouverture d’un bureau de liaison d’Israël à Rabat, et la rencontre avec le premier vice-ministre des Affaires étrangères de la Corée du Sud, Choi Jong-kun.
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Par ailleurs, le Maroc est actuellement engagé dans le processus des élections législatives du 8 septembre, lesquelles entraîneront des changements dans le gouvernement. Selon les services de renseignement marocains, Nasser Bourita pourrait quitter l’Exécutif au terme de ces élections. On lui reprocherait sa gestion du rapatriement des Marocains bloqués à l’étranger en 2020 du fait de la crise sanitaire, et l’entrée massive de migrants à Ceuta en mai dernier.
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Pour d’autres sources consultées par El Español, le départ de Bourita du gouvernement est improbable au regard de ses bons résultats. Le ministre des Affaires étrangères a réussi à faire réintégrer le Maroc dans l’Union africaine (UA), et à faire reconnaître par une vingtaine d’États dont les États-Unis, la souveraineté du royaume sur le Sahara. Selon la même source, Bourita serait soutenu par des caciques du pouvoir comme le vice-ministre Mohcine Jazouli et Yassine Mansouri, le chef du renseignement et par ailleurs ami et conseiller du roi.