Après avoir prolongé en 2021 le mur de défense de 50 km à l’est pour sécuriser Touizgui dans la province d’Assa-Zag et compléter le dispositif sécuritaire à l’est, les Forces armées royales (FAR) ont déployé l’artillerie lourde dans la même zone.
Officiellement alliés stratégiques, le Maroc et l’Espagne n’en demeurent pas moins d’eternels rivaux. L’histoire contemporaine des relations conflictuelles entre les deux pays voisins, souvent parsemée d’embûches depuis la crise de l’ilot Perejil/Leila (11 juillet 2002), est animée par la volonté espagnole initiée par l’ancien président du gouvernement ibérique, José Maria Aznar, de maintenir le Maroc en situation de ’’préoccupation permanente’’.
L’Espagne multiplie les attaques et ne rate aucune occasion pour tenter de faire de l’ombre au Maroc et alimenter des polémiques basées sur des informations erronées.
En novembre dernier, trois millions de Marocains avaient participé à une marche à Casablanca, pour protester contre l’hostilité du Parti Populaire espagnol et de certains médias ibériques envers le Maroc depuis les événements du 8 novembre dernier à Laâyoune.
Un récent rapport du Centre National du Renseignement espagnol (CNI) cité par le quotidien El Pais, accuse pour sa part le Maroc d’utiliser la religion afin de contrôler ses immigrants établis en Espagne et la création de lobbies marocains de pression à Madrid et dans toutes les autres villes d’Espagne.
L’information qui s’est avérée fausse, citait une réunion qui avait eu lieu à Marrakech en 2008, entre les responsables de la Direction Générale des Études et de la Documentation (DGED), le ministère des Habous et des Affaires Islamiques et des imams et responsables de centres islamiques dans la péninsule ibérique. Cette réunion était focalisée en fait sur "l’apprentissage du rite malékite de l’islam marocain, reconnu pour sa tolérance et sa modération", rapporte le site d’information Atlantico.
L’auteur Abdelmalek Alaoui, revient aussi sur une information relayée par plusieurs médias espagnols, qui indique que le ministre de la Culture marocain, Bensalem Himmich, aurait demandé à ce que les recettes du palais de l’Alhambra qui s’élèvent à près de 453 millions d’euros, profitent également au Maroc, en raison des droits historiques dont jouit le Royaume, explique le quotidien ABC.
ABC qui avait repris des informations erronées diffusées par des sites "ultranationalistes espagnols", avait reconnu la manipulation, mais cette affaire pourrait être la goutte de trop.
Secouée par une crise qui risque de porter un coup fatal à son économie et à ses structures sociales, l’Espagne tenterait désespérément de faire porter le chapeau de ses échecs au Maroc et reprendre en main sa politique d’immigration, estiment des spécialistes des rapports Maroco-ibériques.
La prochaine visite prévue en septembre du controversé patron du PP, Mariano Rajoy, à Sebta et Melilla, risque de raviver encore une fois la tension entre le Maroc et l’Espagne. En attendant les officiels ibériques continuent à soutenir que le Maroc est toujours un allié stratégique, mais l’arrivée probable au pouvoir du Parti Populaire (PP), risque de porter un coup fatal aux relations entre les deux pays, préconisent plusieurs observateurs.
Dans son dernier livre "Maroc-Espagne, la guerre des ombres (2000-2010)", le journaliste marocain Omar Dahbi, estime que même si le Maroc a donné suffisamment de signaux forts, ces dernières années, "sur sa volonté de faire du voisin du Nord un partenaire réel sur les fronts économique, politique et sécuritaire, il existe encore des attitudes réactionnaires dans les arcanes du pouvoir, réel et non apparent, qui ne veulent pas changer d’attitude" et pour qui "le Maroc est une menace et il faut toujours s’en méfier".
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