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Le Maroc, bientôt un acteur régional majeur dans les énergies renouvelables ? C’est ce que semblent penser les experts occidentaux réunis en début de semaine à Washington, dans le cadre d’un forum organisé par l’ambassade du Maroc, en marge de la conférence internationale sur les énergies renouvelables (WIREC 2008). Objet de ce conclave inédit : apprécier la pertinence de la stratégie mise en place par le Royaume en vue de promouvoir les énergies renouvelables.
On serait tenté de s’interroger pourquoi de telles rencontres ne sont pas plus fréquentes sur l’agenda des décideurs dans le domaine énergétique au Maroc, mais celle-ci a le mérite de rappeler combien le pays dispose de chances réelles dans la perspective du développement des énergies propres et durables. Alexander Karsner, secrétaire adjoint américain, ne s’y est pas trompé en déclarant, lors de cet événement, que « le Maroc dispose de ressources qui le prédestinent à devenir un grand producteur dans le domaine des nouvelles énergies, notamment éolienne, thermosolaire et hydraulique ».
Le forum abrité par la capitale fédérale américaine aura été une belle opportunité pour les responsables nationaux présents de vendre l’expérience et l’image du Royaume dans ce secteur stratégique. Rien d’étonnant, dès lors, à ce que la délégation marocaine ait été conduite par Amina Benkhadra elle-même. La ministre de l’Energie, des Mines, de l’Eau et de l’Environnement s’était d’ailleurs faite accompagner par deux experts en la matière, Amal Haddouche en l’occurrence, directrice générale du CDER (Centre de Développement des Energies Renouvelables), et Mohamed Berdai, directeur de la Coopération internationale au même centre. Benkhadra, ainsi qu’on s’y attendait, est montée au créneau lors de ce forum international pour expliquer en quoi tiennent les ressorts de la stratégie énergétique du Royaume, sur les court, moyen et long termes.
Vers un hub régional énergétique ?
Elle a surtout souligné le formidable potentiel que recèle le pays en matière de ressources tels que les gisements de schistes bitumineux, les parcs éoliens, les infrastructures thermosolaires, précisant que « le Maroc veut mettre à profit ses atouts naturels et les opportunités de partenariat dans le cadre de l’accord de libre-échange avec les Etats-Unis pour augmenter le flux des investissements vers le Maroc ».
Au-delà des simples constats techniques, ce que les décideurs marocains ont tenté de fixer dans l’esprit de leurs interlocuteurs, c’est une idée forte qui fait office désormais de programme : le Maroc a les moyens de devenir un vrai hub en matière énergétique et entend convaincre ses différents partenaires d’investir non seulement au niveau du marché local mais également dans des marchés que le Royaume peut desservir grâce à sa position géostratégique, en l’occurrence l’Europe, l’Afrique sub-saharienne, voire le Moyen Orient.
D’ailleurs, le secrétaire adjoint américain n’a pas manqué d’insister sur le fait que le pays a le potentiel requis pour devenir un pays exportateur d’énergie, particulièrement vers l’Europe. Sur ce point, Alexander Karsner a été rejoint par Amal Haddouche, qui a fait par ailleurs un exposé très apprécié sur les potentialités du Maroc dans le domaine des énergies renouvelables, expliquant comment la gestion de ces énergies et l’efficience qui en découle peuvent aider le pays à gagner les challenges stratégiques actuels.
Le mandat du CDER
Les énergies renouvelables au Maroc relèvent de la compétence du CDER, chargé par les pouvoirs publics de préparer, de concert avec l’ensemble des partenaires concernés, un Programme National de Développement des Energies Renouvelables et de l’Efficacité Energétique. Présenté pour la première fois lors d’un débat national sur l’énergie en octobre 2006, ce programme constitue un projet intégré et réaliste de développement des énergies renouvelables. Il tend, entre autres objectifs, à pérenniser les réalisations préconisées en termes d’équipements d’électricité de puissance. Il vise aussi à étayer la composante d’électrification rurale décentralisée devant permettre d’améliorer l’accès aux services de base et de créer les conditions nécessaires de développement socio-économiques.
D’autres objectifs lui sont assignés, comme la mise en œuvre d’actions d’accompagnement et de suivi à même de garantir la réussite de la réalisation de ce programme dans les meilleures conditions. La stratégie du CDER se décline, pour sa réalisation, sur un plan triennal (2007-2009) qui vise notamment la poursuite du programme de l’évaluation de la ressource éolienne, solaire et bio massique ; la garantie de l’efficacité énergétique ; la recherche appliquée et le développement ; et la poursuite de la mise en place des outils de gestion et du renforcement des capacités nécessaires.
Source : Gazette du Maroc - H.E.
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