Maroc : Deux dirhams de trop à la pompe

5 avril 2025 - 13h00 - Maroc - Ecrit par : Bladi.net

Au Maroc, les prix affichés à la pompe pour le gazole et l’essence au début du mois d’avril sont nettement supérieurs à ceux qui résulteraient de l’application de la méthode de calcul en vigueur avant la libéralisation de 2015.

Selon cette ancienne formule, le litre de gazole ne devrait pas excéder 9,73 dirhams et celui de l’essence serait plafonné à 11,12 dirhams pour la période concernée. Cependant, les tarifs constatés dans les stations-service avoisinent les 11 dirhams pour le gazole et 13 dirhams pour l’essence. C’est donc un écart de plus de deux dirhams incompréhensible pour de nombreux Marocains.

L’analyse de cette situation est notamment portée par El Houssine Elyamani, secrétaire général du Syndicat national du pétrole et du gaz (SNPG) et président du Front national pour la sauvegarde de la raffinerie marocaine de pétrole (FNSSRP). Il considère que la déréglementation du secteur n’a pas conduit à un marché concurrentiel. « Le marché marocain des hydrocarbures n’est ni concurrentiel ni équilibré. Une poignée d’opérateurs s’approprie l’essentiel des infrastructures de stockage et d’importation, verrouillant l’ensemble du circuit d’approvisionnement », déclare-t-il. D’après lui, cette configuration du marché permet à un nombre restreint d’acteurs de conserver des marges bénéficiaires importantes.

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Cette situation tarifaire a des conséquences directes sur le budget des ménages, en particulier ceux disposant de revenus limités, pour qui la hausse des coûts de transport pèse significativement sur le pouvoir d’achat. Face à ce constat, plusieurs organisations formulent des demandes visant à modifier le cadre actuel.

Parmi les solutions avancées figurent l’abandon de la libéralisation des prix et le retour à une régulation étatique. La remise en activité de l’unique raffinerie nationale, à l’arrêt depuis 2015, est également préconisée. D’autres propositions concernent une révision de la fiscalité appliquée aux hydrocarbures ainsi qu’une meilleure gestion des coûts liés à l’importation et à la distribution, dans le but de modérer l’évolution des prix à la consommation.

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