L’heure de l’unité a sonné pour le mouvement amazigh. Des militants ont décidé de « trancher une fois pour toute » le débat au sein du mouvement concernant notamment sa transformation en parti ou en association politique, le mouvement étant divisé depuis des années en plusieurs organisations et courants culturels, politiques, sociaux et linguistiques, rapporte Hespress. Ils ont alors décidé d’organiser une conférence nationale pour débattre de la question.
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« La tenue d’une conférence nationale du mouvement amazigh est une idée centrale et ancienne parmi les membres du comité préparatoire et a fait l’objet de nombreuses réunions et discussions depuis des années », a indiqué Abdellah Bouchtart, l’un des membres du mouvement. Selon lui, le mouvement « connaît une grande confusion organisationnelle, une division au niveau du discours, et une stagnation au niveau de la dynamique politique, culturelle et sociale ». Il a ainsi affirmé que cette situation est exploitée par certains pour des objectifs qui ne servent pas le fond des revendications pour lesquelles le mouvement a été créé et pour lesquelles il a lutté au fil des générations.
Il « n’était pas sérieux aujourd’hui de parler de parvenir à la réalisation d’un agenda revendicatif et de défense de l’amazigh dans cette division, d’autant plus que la langue amazighe est aujourd’hui devenue officielle et attend la mise en œuvre de son officialisation depuis 12 ans après l’adoption de la nouvelle constitution », a relevé Abdellah Bouchtart, soulignant la nécessité d’unifier les efforts et les positions et de définir les stratégies en vue de défendre d’abord l’indépendance du mouvement, et de le protéger des tentatives de la récupération et de la prédation politiques.
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« L’idée d’organiser une conférence nationale est née du sentiment chez les militants amazighs de la fin d’une étape et le début d’une autre, avec la promulgation de la loi organique et les enjeux de l’activation du caractère officiel de l’Amazigh, et l’implication d’un certain nombre d’acteurs associatifs dans un travail politique partisan direct », a expliqué pour sa part le chercheur et militant amazigh Ahmed Assid, soulignant que les anciennes méthodes et objectifs de la lutte associative ont été épuisées, et la raison principale qui rend indispensable la tenue de cette conférence est la nécessité de renouveler le rôle du mouvement amazigh dans les programmes d’activation du caractère officiel. « Il ne suffit pas de compter uniquement sur les institutions officielles, mais qu’il faut absolument associer la société civile et les experts de la question amazighe », a-t-il ajouté.