Maroc : vers la création d’un parti amazigh ?
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Rachid Raha, président de l’Assemblée mondiale amazighe a, dans une lettre adressée à la directrice générale de l’UNESCO, dénoncé vigoureusement, comment « le Maroc, avec la complicité de la France, poursuit son génocide linguistique à l’encontre de la langue maternelle et autochtone de la majorité de sa population ».
« À l’occasion de cette nouvelle journée mondiale de la langue maternelle, permettez-moi de vous rappeler, encore une fois, la politique éducative de génocide linguistique affichée par le gouvernement marocain à l’encontre de la langue maternelle et autochtone de la majorité de sa population ; à savoir la langue amazighe », écrit Rachid Raha qui, dans sa note, montre que les autorités marocaines continuent de bafouer les recommandations du Pacte international des Nations Unies relatif aux droits économiques, sociaux et culturels, le rapport sur les formes contemporaines de racisme, de discrimination raciale, de xénophobie et de l’intolérance qui y est associée d’octobre 2018.
Le comble, fait-il observer, « le gouvernement marocain, sous la conduite de Saâdeddine El Othmani, viole carrément l’article 5 de la constitution du premier juillet 2011, la loi organique n ° 26.16 concernant la mise en œuvre du caractère officiel de la langue amazighe (votée à l’unanimité par les deux chambres du parlement), et publiée au Bulletin officiel sous le numéro 6816, le 26 septembre 2019, et la loi organique n°04.16 portant création du Conseil national des langues, adoptée le 12 février 2020 ».
Il a souligné que même « le ministère de l’Éducation nationale persévère à se baser sur l’enseignement de la langue arabe classique, en excluant complètement la langue amazighe (et la darija) dans le préscolaire ». De plus, le conseil des ministres a voté le 11 février dernier, une convention bilatérale avec la France pour l’enseignement de la langue arabe, mettant complètement de côté la langue amazighe.
Face à cette situation, « nous aimerions bien que vous exprimiez votre orgueil d’appartenir à l’identité amazighe, et de faire de votre mieux pour convaincre la communauté politique et plus particulièrement les responsables éducatifs du royaume du Maroc et de la République française de l’importance de la langue maternelle », s’est adressé Raha à la directrice générale de l’UNESCO, qui est priée d’en tenir compte dans son IDIL 2022-2032, qui sera lancé dès 2022.
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