Maroc : décès d’un homme en garde à vue à Benguerir
Placé en garde à vue dans une affaire d’ivresse et de possession d’arme blanche, un homme de 31 ans est décédé dimanche matin après son transfert à l’hôpital.
Amnesty international appelle à une enquête « exhaustive et impartiale » sur la mort « illégale » de Yassine Chabli, ancien agent de sécurité de la société nationale d’exploitation de phosphate, en garde à vue au poste de police de Ben Guerir le 6 octobre 2022.
« Les autorités marocaines doivent veiller à mener une enquête exhaustive et impartiale sur la mort illégale d’un homme en garde à vue le 6 octobre 2022. Elles doivent amener les policiers responsables d’avoir torturé la victime et de ne pas lui avoir fourni de soins médicaux appropriés à rendre des comptes dans le cadre d’un procès équitable », lance Amnesty international dans une déclaration publique. L’organisation note qu’elles ont pris certaines mesures positives pour enquêter sur la mort de cet homme et poursuivi en justice quatre policiers, mais « l’enquête et les poursuites sont entachées d’irrégularités et ne respectent pas les normes internationales. » Pour étayer ses affirmations, l’organisation non gouvernementale internationale fait savoir que « l’enquête a été en partie menée par des policiers rattachés au poste de police où Yassine Chabli a trouvé la mort en garde à vue, ce qui jette un doute sur l’indépendance et l’impartialité de la procédure. » De plus, « les responsables présumés ont été jugés en première instance à Ben Guerir pour de simples faits de violence et de négligence et non de torture », souligne-t-elle.
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Amnesty international a tenu à rappeler les faits : « Le 6 octobre, l’hôpital régional de Ben Guerir, ville du sud-est du Maroc, a déclaré que Yassine Chabli, ancien agent de sécurité de la société nationale d’exploitation de phosphate, âgé de 28 ans, était décédé. La veille, il avait été arrêté dans un parc local par des policiers et placé en garde à vue au poste de police de Ben Guerir. » L’organisation assure que les documents en sa possession relatifs à cette affaire « laissent fortement penser que la victime a été torturée en garde à vue et qu’elle est morte des suites d’un manque de soins de la part des autorités. » Et de poursuivre : « Des policiers ont frappé plusieurs fois Yassine Chabli au visage et au corps. Ils l’ont enfermé seul dans une cellule, menotté pendant plus de sept heures, en l’isolant des autres personnes détenues. Ils n’ont pas vérifié l’évolution de l’état de Yassine Chabli pendant plusieurs heures, alors qu’ils l’avaient battu et savaient qu’il se trouvait en état d’ébriété au moment de son arrestation, l’exposant à des risques de santé et négligeant leur devoir de diligence à l’égard d’une personne placée sous leur garde. »
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