Ahmed Errachidi, 41 ans, avait été arrêté à son retour au Maroc et a comparu mercredi devant un juge pour préparation et réalisation présumés d’actes terroristes, a déclaré à Reuters l’avocat Mohamed Sebbar.
Les charges ont été abandonnées, il a été libéré la nuit dernière et il est de retour auprès de sa famille. Un proche a confirmé sa libération et son retour chez lui.
Errachidi a passé plus de cinq ans au camp de détention de l’armée américaine pour les "combattants étrangers" à Guantanamo Bay, sur l’île de Cuba. Marié et père de deux jeunes garçons vivant au Maroc, il a été libéré la semaine dernière. Aucune charge n’a été formulée à son encontre. Sa famille affirme qu’il souffre de troubles bipolaires qui nécessitent un traitement médical.
Son séjour en Afghanistan, une erreur de jugement
Errachidi a vécu 17 ans en Grande-Bretagne, où il a travaillé comme cuisinier dans des restaurants londoniens. Selon l’ONG britannique Reprieve, qui le représente, il a été arrêté au Pakistan où il s’était rendu en 2001 pour collecter des fonds pour l’opération du coeur que devait subir son cadet, Imran.
Une fois sur place, il a été ému par des images, diffusées à la télévision, de l’invasion américaine en Afghanistan, et il s’est rendu dans ce pays pour tenter d’aider les réfugiés fuyant les bombardements, une décision que ses avocats présentent comme une erreur de jugement liée à son état maniaco-dépressif.
En Afghanistan, il s’est vite rendu compte qu’il ne pouvait rien faire et qu’il était dangereux pour lui de rester, mais il a été arrêté après être revenu sur le sol pakistanais.
Des responsables pakistanais ont ensuite "vendu Ahmed à l’armée américaine pour une somme négociée alors qu’il se tenait là, enchaîné et cagoulé", écrit Reprieve dans un communiqué de presse.
Le gouvernement américain a renvoyé chez eux dix Marocains de Guantanamo au cours des trois dernières années, selon des avocats.
Ils ont été inculpés de création de bandes criminelles, de falsification de documents, d’immigration illégale ou d’appartenance à une organisation terroriste internationale, mais seul l’un d’entre eux a été mis en prison.
Trois Marocains sont toujours emprisonnés dans le camp de Guantanamo.
Reuters