Maroc 2010 : Le dossier du Maroc est solide comme un roc

30 mars 2004 - 22h22 - Sport - Ecrit par :

Marocains de toutes les conditions, réjouissez-vous ! Mon petit doigt me dit que ça va le faire ! On va l’avoir, la coupe ! Et il y en aura assez pour griser tout le pays ! Dès le 15 mai, date de la désignation du pays organisateur, puis en juin 2010, évidemment - l’apothéose -, et longtemps après, encore !!! Selon Youssef Bencheqroun, chargé du pôle « Infrastructures, sécurité, et services » au sein du comité de candidature Maroc 2010, « ce ne sont pas moins de 300.000 emplois directs et indirects que devrait générer la tenue du Mondial au Maroc ». 300.000 Marocains de moins au chômedu, quel bol d’air frais, mes aïeux !

Le dossier concocté par la brillante équipe que chapeaute M. Saad Kettani, Président dudit comité, est béton (comme celui qui coule présentement dans les chantiers des stades de Marrakech et de Tanger, qui promettent d’être babyloniens !), solide comme un roc, nickel, bien ficelé...
Les trois premiers dossiers de candidature du Royaume, un peu gauches, mal « footus », ont tout de même eu le mérite de servir de brouillon, plus exactement d’esquisse, à un chef-d’œuvre de chez chef-d’œuvre. N’ayons pas peur des mots ! Il faut sans cesse remettre son travail à l’ouvrage pour prétendre exceller, qu’il disait l’autre (à quelques choses près).
C’est une lapalissade de dire que le Maroc a fait preuve de davantage de persévérance que les autres candidats en lice pour l’organisation de la première coupe du monde africaine. Seule l’Afrique du Sud remet une seconde fois sa copie à la FIFA, quand le Maroc a déjà défié les Etats-Unis, la France, et l’Allemagne (trois membres des plus distingués du G8).
Tous les autres pays qui, aujourd’hui, tentent de se dresser entre nous et le bonheur sont des nouveaux-venus, des bizuts rameutés par la ségrégation positive mise en place par la FIFA pour l’organisation du Mondial 2010. S’il s’agissait de s’opposer à la Grande-Bretagne, à la Chine ou au Brésil, par exemple, tout ce qui est Tunisie, Libye ou Egypte aurait probablement moins gonflé le torse. Profil bas, les gars !

La persévérance finit toujours par payer

De toute façon, même pour ce qui est de la coupe du monde 2010, seule l’Afrique du Sud, cette puissance industrielle, semble en mesure de gêner le Maroc. Et encore !
L’Afrique du Sud n’est pas véritablement une nation de foot, elle qui n’a commencé à participer aux compétitions sportives régionales et mondiales qu’au milieu des années 90, une fois que le régime de l’Apartheid fut officiellement dissout. Dans la vie de tous les jours, hélas, la dialectique blanc-black est encore de mise ! A cause d’un pouvoir d’achat des plus faibles, la population noire de ce pays, parquée dans des ghettos où règne un des taux de criminalité les plus élevés de la planète, risque de se faire rare dans les travées des stades, en 2010, s’il héritait du trophée que nous convoitons depuis Mathusalem. Des stades remplis d’Afrikaners, non, merci !
Si le Maroc est une terre de foot (il suffit de jeter un coup d’œil sur les photos d’illustration de cet article pour s’en convaincre. Hein ?), les Sud-Africains ne vibrent que pour l’ovale, le rugby. Je n’invente rien en notant que, lors de la récente CAN, plusieurs joueurs des Bafana-Bafana (l’équipe nationale sud-africaine), Mccarthy, par exemple (pas le papa de la chasse aux sorcières et de la liste noire, l’attaquant de Porto !), ou Fortune (sociétaire de Manchester United) n’ont pas daigné faire le déplacement à Tunis, préférant rester au sein de leur club, en Europe, plutôt que de venir prêter main forte à leurs compatriotes. Les Bafana2 ont été balayés de la compétition au terme du premier tour, par le Nigeria et le MAROC, qui, pour sa part, s’est hissé en finale, grâce à des Lions de l’Atlas qui ont fait preuve d’amour du maillot, et étalage de leur talent.

Terre de foot

L’Afrique du Sud demeure tout de même un sérieux prétendant, un rival redoutable. Et, malgré tous les efforts consentis par le Royaume en vue de séduire la FIFA, le dossier technique du pays de Miriem Makeba, alias Mama Africa, et de Nelson Mandela, n’a vraisemblablement pas à pâlir devant le nôtre. Le pays le plus septentrional du continent de Lucy a organisé, par exemple, la coupe du monde de rugby en 1995. Il ne fait aucun doute que nos concurrents les plus crédibles sont capables d’organiser la coupe du monde de foot dans des conditions optimales. Mais c’est également le cas du Maroc. Le 15 mai, lorsque chacun des 24 membres du comité exécutif de la FIFA aura à décerner sa voix à celui des pays candidats qui aura su l’emballer, le convaincre, cela devrait se jouer serré entre le Maroc et l’Afrique du Sud.
Mais, mon petit doigt est un optimiste inébranlable. On ne peut pas être l’un des papes de la FIFA, cette instance suprême, cette Mecque du foot, et n’être sensible qu’aux arguments bassement matériels, qu’aux « business plans », qu’aux monnaies sonnantes et trébuchantes ! Le foot est une passion, un art, et le Maroc une école des Beaux-Arts de plus de 700.000 km2 !
Le Maroc l’emporterait haut la main si c’est un scrutin-passion qui se déroule à Zurich, le 15 mai prochain. Pour preuve, une comparaison simple comme bonjour : les membres de la FIFA doivent connaître une palanquée de joueurs marocains ; tout ce qui est Zaki, Bamous, P’tit Omar (qui a tout de même infligé un petit pont à Pelé, l’étalon-foot, lors d’un match entre le Raja et Santos, au complexe Mohammed V), Ben Barek... Connaissent-ils autant de joueurs sud-africains ? Probablement non, puisque l’Afrique du Sud a moins de dix ans d’histoire du foot au compteur. Le Maroc fait ce qu’il peut, avec ce qu’il a, depuis 90 ans déjà, sur la scène footbalistique internationale. Y a pas photo entre nous et tous les autres candidats, Afrique du Sud y compris.

La Nouvelle Tribune

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