Au Maroc, les appels à la réforme du Code de la famille (Moudawana) continuent. Une association milite pour que la tutelle légale des enfants, qui actuellement revient de droit au père, soit également accordée aux femmes en cas de divorce.
Dix ans après l’adoption de la "Moudawana" (code de la famille), le mariage de mineures au Maroc explose, passant ainsi de 18.341 cas en 2004 à 35.152 mariages contractés en 2013. Il s’agit là de chiffres officiels, présentés mercredi par le ministre de la Justice Mustapha Ramid.
Le plus alarmant, c’est qu’en 2013, 43.416 demandes d’autorisation de mariage ont été faites par des filles, quant aux hommes ils n’ont présenté que 92 requêtes. La majorité de ces filles, soit 67,55% sont âgées de moins de 17 ans et 0,58% avaient tout juste 14 ans.
Les demandes d’autorisation en mariage ont enregistré une hausse inquiétante de l’ordre de 51,79% dans les villes, cette tendance est à la hausse également dans le monde rural. Ce chiffre mérite réflexion estime Ibrahim Al Ayssar, conseiller du ministre de la Justice, surtout si l’on sait que sur les 43.058 candidats mineurs au mariage en 2013, seuls 31 demandeurs ont un emploi.
Polygamie
Au cours des dix dernières années, la polygamie aurait stagné. Ce phénomène qui constituait entre 2004 et 2011, 0,34% des mariages contractés, se situait en 2012 et 2013, à 0,26%.
Divorces
Concernant les divorces, les tribunaux de familles marocains ont enregistré en 2013 environ 40.850 jugements de divorce, contre 7213 en 2005.
Anecdote sur le divorce sous le nouveau code de la famille :
Au lendemain de l’adoption de la Moudawana, un homme content d’avoir obtenu son divorce, avait étonné ses amis qui lui demandent : "comment cela se fait-il que tu sois content, sachant que tu dois partager tes biens et ton salaire avec ton ex-épouse ?"
L’homme répond : "avant, ma femme prenait tout, aujourd’hui, elle n’aura que la moitié de ce que je possède, grâce à la Moudawana", s’esclaffe-t-il".
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