Le gouvernement marocain a pris une mesure exceptionnelle en décidant d’accorder un jour de congé supplémentaire aux fonctionnaires de l’État à l’occasion de la fête de l’Aïd al-Fitr, qui devrait avoir lieu au Maroc le samedi 22 avril prochain.
Les membres du Mouvement Alternatif pour les Libertés Individuelles (Mali), revendiquent encore une fois le droit de manger en plein public pendant le mois de Ramadan, estimant qu’en tant que citoyens marocains non musulmans, ils devraient être autorisés à rompre le jeûne en public sans être inquiétés par les autorités.
Les controversés militants de MALI et d’un mouvement dénommé "le conseil des anciens musulmans" ont vivement critiqué lundi lors d’une conférence de presse organisée au siège de l’Association Marocaine des Droits de l’Homme (AMDH) à Rabat, l’article 222 du code pénal marocain, sanctionnant toute personne mangeant en public pendant le Ramadan.
En 2009, le mouvement "MALI" voulait sensibiliser les Marocains à sa cause en organisant un goûter en plein Ramadan à Mohammedia, mais celui-ci avait été empêché par les autorités.
Le salafiste Mohamed Fizazi a répondu ironiquement sur son mur Facebook aux partisans du droit de manger en public pendant le Ramadan, les invitant à rompre le jeûne de préférence dans les souks et dans les quartiers populaires, en plein milieu de la journée, assurant les militants qu’ils seront tellement gâtés par les gens simples et généreux, qu’ils ne l’oublieront jamais de leur vie. Une façon de leur dire qu’ils se feraient lyncher par la population.
L’article 220 criminalisant la liberté de culte a été également vigoureusement dénoncé par les militants, selon lesquels les enfants marocains doivent avoir le droit de choisir leur religion, conformément aux conventions internationales sur les libertés de croyance, condamnant par la même occasion les discriminations dont sont victimes les minorités religieuses au Maroc.
L’un des intervenants a même considéré l’Islam comme un virus qui se propage parmi toute la population, sans que personne n’ait le droit de s’en défaire pour embrasser une autre religion. Les militants estiment même que leurs revendications seraient une priorité en cette conjoncture difficile que traverse le pays.
En 2013, un mouvement marocain baptisé "Massayminch", (nous nous jeûnerons pas), revendiquait sur Facebook, le droit de manger en public en plein mois de Ramadan.
Le groupe menaçait déjà de manifester le premier jour du mois de Ramadan 2012, en faisant semblant de manger des nourritures en plastique, pour échapper à l’article 222 du code pénal marocain, mais il n’en fit rien.
Article 220 du code pénal marocain :
Quiconque, par des violences ou des menaces, a contraint ou empêché une ou plusieurs personnes d’exercer un culte, ou d’assister à l’exercice de ce culte, est puni d’un emprisonnement de six mois à trois ans et d’une amende de 200[49] à 500 dirhams.
Est puni de la même peine, quiconque emploie des moyens de séduction dans le but d’ébranler la foi d’un musulman ou de le convertir à une autre religion, soit en exploitant sa faiblesse ou ses besoins, soit en utilisant à ces fins des établissements d’enseignement, de santé, des asiles ou des orphelinats. En cas de condamnation, la fermeture de l’établissement qui a servi à commettre le délit peut être ordonnée, soit définitivement, soit pour une durée qui ne peut excéder trois années.
Celui qui, notoirement connu pour son appartenance à la religion musulmane, rompt ostensiblement le jeûne dans un lieu public pendant le temps du ramadan, sans motif admis par cette religion, est puni de l’emprisonnement d’un à six mois et d’une amende de 12 à 120 dirhams.
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