Le ministère de l’Éducation nationale, du Préscolaire et des Sports vient d’annoncer son plan de généralisation de l’enseignement de la langue amazighe dans tous les établissements du primaire d’ici à l’année 2029-2030.
Une terre berbère enserrée par un étau de montagnes… Un village de femmes qui offrent leur corps. Un village où les seuls hommes qui entrent sont ceux qui paient. Un village que les vieilles auront déserté pour aller se réfugier derrière l’imposante barrière de neige. Un village où les nouveaux-nés sont abandonnés près d’un puits où un fou étale ses clous pour que s’arrête la malédiction.
Un village où à chaque aube, une jeune femme court sur les toits de chaume et hurle au vent pour ne pas oublier que jamais elle ne portera le voile rouge des vierges. Un village où défilent les saisons au rythme des hommes qui dévalent en nuée les vallons, le soir où la lune est pleine, pour remplir la couche des femmes. HALA, rebelle et revêche en est la Chef, elle impose sa loi et dicte les règles.
Sa mère, raflée il y a vingt cinq ans et oubliée dans une prison revient, accompagnée d’un homme, un jeune chauffeur de bus, orphelin et amuseur du dimanche. Tout s’ébranle alors, comme une lente agonie avant l’appel d’air.
Avis de Monsieurscinema.com
Un film aride qui donne la larme à l’œil...
Dans ces montagnes berbères, on dit que les femmes ont les yeux secs. Enfermées, comme dans un gynécée de pierre, vaste maison close à ciel ouvert, elles attendent, résignées, la venue des hommes, les soirs de pleine lune. Ces femmes sont prostituées de mère en fille et perpétuent, mi-soumises, mi-consentantes, une sorte de malédiction ancestrale. Il suffirait de peu, pourtant, peut-être la révolte de l’une d’entre elle, pour que leur condition change et qu’elles deviennent, par exemple, d’honnêtes tisseuses de tapis. Mais comme dans l’héautontimorouménos grec, la victime est souvent bourreau de soi-même…
Narjiss Nejjar, femme cinéaste marocaine, a voulu comprendre la psychologie ambiguë de ces filles damnées, qui acceptent de vendre leur corps pour la survie du clan. A qui la faute ? Celles des hommes ? De la société ? Ou bien de leurs aînées ? Dans ce film plus contemplatif qu’accusateur, nul n’a le beau rôle. Ni la mère, venue chercher sa fille après des années d’abandon. Ni le fils, unique figure masculine, qui laissera faire sans réagir. Ni même la chef revêche, au regard noir, trop fière ou trop meurtrie pour courber l’échine devant quiconque. Plutôt subir que pleurer sur son sort.
C’est bien là où le bât blesse. Cette complaisance, non pas tant de la réalisatrice, mais des protagonistes elles-mêmes, qui sacrifieront la plus jeune au rituel du dépucelage, finit par devenir gênante. Comme les yeux, les cœurs aussi semblent asséchés. Narjiss Nejjar fait bien sûr passer un message hélas inspiré de faits réels, et pointe du doigt une situation révoltante, mais certains choix de mise en scène paraissent discutables : l’esthétisme du film, la beauté trop parfaite de la comédienne, l’obstination dans le malheur. Entre l’intériorité du ressenti et l’extériorité du regard, le film ne parvient pas vraiment à trouver un positionnement clair. On eût souhaité une fin plus ouverte et un parti pris moins radical.
Laurence Berger pour Monsieur Cinéma
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