Basma Boussel, la célèbre styliste et chanteuse marocaine, a annoncé son divorce avec le chanteur égyptien Tamer Hosny. L’annonce a été faite sur le compte Instagram de Boussel, avec un message qui a ému ses fans.
Le rap marocain est le miroir de la jeunesse urbaine. Dénonciateur, il met le doigt sur les tares de la société à coups de sampling, de beat et de rimes. Un phénomène urbain.
"Dis-moi où sont parties les richesses du pays/ Dis-moi qui a volé ses biens/Ta réponse tu la trouveras chez un journaliste auquel on a arraché son gagne-pain/A cause de ses idées, de sa feuille et de son stylo/Ils lui ont dessiné une ligne rouge et lui ont dit attention à ne pas la dépasser". Ceci n’est pas un pamphlet pour la défense de Ali Lmabet mais le refrain d’un des textes de Kif kif, groupe de rap de Sidi Kacem. Ils s’appellent Rach, Escobar, Arm, DJ Khalid et DJ Mounir, tous kacémis d’origine et dignes représentants du rap marocain. Leurs textes, tout sauf langue de bois, sur la liberté d’expression, sur les sans-abri, ou la Palestine, ils les revendiquent et : khdem’ti, disent-ils, n’dénoncer (mon métier est de dénoncer). Un crédo que partagent la quasi totalité de la scène rap marocaine. Le rap, est devenu pour ces jeunes, de Sidi Kacem, de Hay Mohammadi ou Sbata à Casablanca, un moyen d’expression par excellence. Ils ne chantent pas, ils dénoncent et se font défenseurs des opprimés, des martyrs du conflit en Palestine, des oubliés de la société. Tout y passe. The Silent Weapons dénoncent la décadence de Casablanca la nuit et l’exploitation des Bnat Saya (les prostituées dans la langue des Silent Weapons. "Hier comme aujourd’hui/on ne comprend rien et rien n’est fait/ A qui alors demander des comptes", disent les VFF dans un de leurs morceaux. The Vampires’ Killer Squad, formation phare de H.M, Hay Mohammadi dans le milieu rap, et fief des rappeurs, font redécouvrir le visage pacifiste de l’islam et "ses vraies valeurs"… Le tout en darija. La langue qu’ils se parlent entre eux et que comprennent leurs congénères. Qui a dit que la darija n’était pas une langue poétique ? Les rappeurs marocains sont la preuve vivante du contraire. Véritables poètes des temps modernes, ils jonglent avec la darija, font des jeux de mots, réussissent des rimes et inventent des néologismes. Ils s’appellent The Silent Weapons, The Vampires’ Killers et leurs armes, ce sont les mots : "Nous avons choisi ce genre musical parce qu’il est ouvert à tous les thèmes. On peut tout dire dans le rap, qui pour nous est d’abord un moyen pour faire passer des messages", disent-ils en chœur. "Notre rap, ce n’est pas du bla bla", confirment les Kif Kif.
S’ils s’inspirent du rap américain, les rappeurs marocains revendiquent haut et fort leur identité : rap maghrebi, rap âarbi, entend-on chez presque tous les groupes. La culture hip hop, c’est leur truc, mais une culture aux couleurs locales. Ce sont eux aujourd’hui, le miroir de la jeunesse des quartiers oubliés. Son porte-parole en somme. Auquel il est temps de tendre l’oreille.
La révélation
Maintenant, on peut le dire, le jury n’a même pas débattu pour les consacrer meilleur groupe de cette édition du Boulevard des jeunes musiciens, tellement leur talent et leur professionnalisme sortent du lot. Groupe meknassi, rompu au rap depuis plusieurs années déjà, ils ont tout simplement fait un carton et en feront certainement d’autres. A Meknès, là où ils passent, ils affichent complet. Maîtrisant parfaitement l’art de la scène et celui de la rime, le rap n’a plus de secret pour eux. Prônant un rap diversifié et rythmique, ils refusent qu’on leur colle l’étiquette de dénonciateurs des torts de la société : "le rap est avant tout une musique. Le contenu est certes très important, mais la forme ne doit pas être bâclée". Revendiquant un rap positif, évoquant les problèmes sociaux certes, mais s’élargissant à des récits du quotidien des jeunes : histoires d’amour, relations garçons-filles, le tout, sur un fond de musique concocté par un membre de la formation, DJ Khalid, classé parmi les dix meilleurs disc jockeys au monde (rien que ça !). Différence de discours entre les H-Kayne et la plupart des rappeurs marocains : alors que ces derniers veulent avant tout se faire les porte-parole de leur génération, les premiers aspirent à une carrière internationale et à vivre de leur musique. Les contacts à l’étranger sont déjà pris (même si le visa leur a été refusé pour une tournée en France qu’ils ont pu décrocher) grâce à deux membres du groupe résidant en France, qui courent derrière d’éventuels producteurs. En attendant d’être célèbres (et ça ne saurait tarder), les H-Kayne seront en concert à l’institut français de Meknès le 24 juin. Si vous êtes là-bas, à ne rater sous aucun prétexte.
Telquel, Maroc
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