Sur un peu plus de deux millions de Marocains rentrés au Maroc cette année lors de l’opération Marhaba (5 juin-15 septembre), près de 1,9 million sont repartis vers leurs pays d’accueil, d’après des statistiques publiées par le ministère.
De nombreux MRE retournés s’installer définitivement au Maroc, le font très discrètement, et évitent d’aborder la crise économique les ayant poussé au départ. Quant au ministère des MRE, la réaction est la même. Très peu d’informations filtrent sur ces retours peu désirés.
Une étude menée par l’institut espagnol Colectivo Loé pour le compte du Conseil de la communauté marocaine à l’étranger, révèle que les Marocains installés en Espagne (800.000) et en Italie (600.000) rencontrent de graves difficultés financières et sociales, et que plusieurs milliers d’entre eux sont retournés vivre dans leur pays d’origine.
Ces personnes n’ont, dans leur grande majorité, pas les moyens de retourner définitivement au Maroc, où leurs enfants, obligés de vivre dans un pays où ils ne sont pas nés, rencontrent de grandes difficultés d’intégration.
Au Maroc où le gouvernement n’ose pas encore parler d’un retour massif, l’on affirme que nombreux sont les Marocains touchés par la crise économique qui préfèrent migrer du sud vers le nord de l’Europe, plutôt que de retourner au Maroc, où le spectre de la précarité plane.