Cinq individus, âgés entre 22 et 46 ans, soupçonnés d’appartenir à l’organisation terroriste Daesh et de préparer des attentats contre des installations vitales et des institutions sécuritaires, ont été arrêtés par les forces de sécurité marocaines.
Des interpellés et encore des interpellés. Par dizaines, à Fès, Nador, Tanger, Casablanca, Safi... Certains sont arrêtés, d’autres relâchés, alors que l’instruction, préliminaire ou complémentaire, se poursuit activement avec les chantres de l’intégrisme et leurs acolytes.
D’abord ce Robert Richard Antoine Pierre alias Lhaj, alias Abou Abderrahman, arrêté dimanche à Tanger et transféré lundi à Casablanca. L’enquête à son sujet ne cesse de creuser aussi bien en ce qui concerne son passé et sa responsabilité dans les attentats du 16 mai 2003 que ses relations avec les kamikazes et les “frères” de la “Salafiya Jihadiya”. On savait avant son arrestation qu’il est d’origine française, qu’il s’est converti à l’Islam à l’âge de 17 ans, lors d’un séjour en Turquie, qu’il s’est rendu en Afghanistan à plusieurs reprises et a beaucoup voyagé en Europe, et qu’il est devenu un "émir" intégriste dans la région de Tanger et dirigeait un groupe à lui.
Maintenant, ses relations avec le sommet de la hiérarchie d’“Al Qaïda”, dont Ben Laden, son implication directe dans les cinq attentats terroristes de Casablanca, et son rôle en tant que coordinateur se confirment de plus en plus. Certaines sources proches de l’enquête vont jusqu’à dire qu’il avait reçu des instructions de la direction d’“Al Qaïda”, pour passer à la phase exécution des attentats. L’implication d’un Français signifie donc pour les enquêteurs beaucoup de choses à éclaircir notamment les liens des intégristes marocains avec le terrorisme international. La Direction de la surveillance du territoire française (DST, contre-espionnage) à Paris a ouvert, elle aussi son enquête sur Robert Richard.
Par ailleurs, la police tangéroise a arrêté dans la nuit de mardi à mercredi, une personne dont l’identité n’a pas été révélée et qui aurait des liens avec l’ “Emir français”. Un jour auparavant, deux autres individus ont été appréhendés à Kelaât Seraghna et à Sidi Slimane pour leurs liaisons avec la “Salafiya Jihadia”. Un des deux mis en cause était déjà connu par la police.
A Casablanca, un certain Youssef Mékouar a été mis sous les verrous. Informaticien et résidant à Sidi Moumen, les policiers auraient trouvé lors de la perquisition effectuée dans son domicile des circuits intégrés et autres publications compromettants.
Dans la circonscription d’Ahmer, province de Safi, des opérations de ratissage par la Gendarmerie Royale se poursuivent dans le cadre de la recherche de Brahim Hamdi, impliqué dans les attentats de Casablanca. Un avis de recherche a été lancé à son encontre. Le fugitif, originaire de Douar Sekouila, est qualifié de dangereux et accusé d’autres meurtres qu’il aurait accompli dans diverses régions du pays.
Des sources proches de la prison de Salé ont indiqué que Mohamed Bourouiss, membre du Front Islamique du Salut (FIS-algérien), a été transféré à la prison de Meknès. D’autres membres algériens appartenant au même FIS sont cités comme personnes impliquées dans les attentats du 16 mai dernier : Moussa Bakhti, Abou Al-Qaâqaâ, Abou Al-Haïtham...
Signalons que parmi les victimes des attentats, seize personnes subissent toujours des soins tandis que deux autres demeurent dans le coma. Le personnel soignant indique que certains blessés pourraient quitter l’hôpital dans les jours prochains.
A. Bidaoui pour Al Bayane
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