Interpellé par un groupe parlementaire sur le droit des Marocains résidant à l’étranger (MRE) à participer aux élections au Maroc, Abdelouafi Laftit, ministre de l’Intérieur a répondu sans détour.
Pour la première fois à Rome, les communautés immigrées sont appelées dimanche à élire quatre représentants issus de leurs rangs pour les représenter au conseil communal de la ville, mais sans droit de vote.
51 candidats — 35 hommes et 16 femmes— briguent les suffrages, mais 33.000 électeurs seulement sur quelque 150.000 immigrés domiciliés dans la capitale italienne se sont inscrits sur les listes électorales.
"L’information a été insuffisante. C’est à cause de ça qu’il y a si peu d’inscrits. Je ne savais pas qu’il fallait le faire. C’est mon frère qui me l’a dit", a expliqué à l’AFP Cecilia Vergara, une jeune Péruvienne arrivée en Italie il y a cinq ans.
"C’est un premier pas", a souligné Maurizio Bartolucci, président de la commission spéciale chargée de l’immigration dans la capitale.
Le maire de Rome, Walter Veltroni, un des ténors de l’opposition de centre-gauche, insiste néanmoins sur l’importance de cette initiative pour le processus d’intégration des immigrés en Italie "dont les impôts contribuent à financer les retraites de nos anciens".
La capitale ne sera pas la seule à faire voter ses ressortissants extra-communautaires pour désigner leurs représentants dans les instances communales. Le 18 avril, ce sera le tour de Naples (sud) et le 23 mars celui Bolzano (Trentin-Haut-Adige), dans le nord de la Péninsule.
D’autres municipalités ont déjà fait voter les immigrés, notamment Florence, Rimini, Sienne, Modène et Ravenne. Comme à Rome, les élus ont seulement un rôle consultatif.
Cela n’a pas découragé les candidats conseillers à Rome. Ils sont nés en Russie, comme Ioulia Abramova, 31 ans, diplomée en psychologie ; au Pakistan, comme Naseer Ahmad, 40 ans ; au Ghana, comme Koteika Ashie, 44 ans, couturière ; au Maroc, comme Mohammed Ghabat, 59 ans, agent commercial ; ou au Pérou comme Maria Vargas, 46 ans, enseignante.
Ils sont diplomés, installés en Italie depuis plus de 10 ans, intégrés dans la société et se veulent des exemples pour les immigrés originaires d’Europe de l’Est, d’Afrique, d’Asie ou d’Amérique latine.
Ces derniers leur demandent en priorité de faire valoir l’accès au logement.
Les quatre conseillers communaux devront représenter chacun un continent et une femme devra être élue, a souligné M. Bartolucci.
Les 30 autres candidats ayant obtenu le plus de suffrages constitueront un conseil pour l’immigration, a-t-il ajouté.
La prochaine étape, l’octroi du droit de vote aux immigrés en situation régulière pour les élections locales, divise la coalition de droite dirigée par Silvio Berlusconi.
Un projet en ce sens a été déposé au Parlement en octobre dernier par le vice-président du Conseil italien Gianfranco Fini, chef de l’Alliance nationale. Mais aucune date n’a encore été fixée pour son examen, car la Ligue du Nord est contre.
Le parti populiste et xénophobe dirigé par Umberto Bossi, associé au pouvoir avec trois ministères, dont celui du Travail, réclame des quotas d’immigrés et exige la plus grande fermeté pour stopper le flux continu de clandestins.
Mais les industriels réclament 200.000 travailleurs supplémentaires et une opération a été lancée pour régulariser les étrangers sans papiers employés au noir. 700.000 demandes ont été déposées. Toutes ne seront pas acceptées.
L’Italie, avec près de 2,4 millions d’étrangers sur son territoire, soit 4% de sa population, est en passe de devenir le troisième pays d’immigration en Europe, derrière la France et l’Allemagne, selon l’organisation catholique Caritas.
Les Marocains constituent la première communauté immigrée avec 285.000 membres recensés, suivis par les Albanais (280.000), les Roumains (95.000), les Philippins (65.200) et les Chinois (62.300).
AP
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