Dans une interview, la rappeuse marocaine Khtek, de son vrai nom Houda Abouz, se confie sur sa bipolarité. La musique lui sert de thérapie, mais aussi de canal de sensibilisation.
Descendants d’anciens esclaves amenés par les Arabes lors de leur conquête de l’Afrique de l’Ouest fin XVIIe siècle, les Ganoua sont aujourd’hui réunis en confrérie au Maroc, en Algérie et en Tunisie. Le mot Gnaoua est le pluriel de Gnaoui, Gnawa étant un anglicisme orthographique.
Essentiellement orale, la culture des Gnaoua est donc mouvante, sujette à évolution et à adaptation. La face visible de leurs pratiques culturelles est la musique, mais leurs rites sont aussi initiatiques et thérapeutiques. Il y a le maître de cérémonie (maâlem), les musiciens, mais aussi des voyantes, des thérapeutes, etc. Durant certaines célébrations, le maâlem appelle les entités surnaturelles à prendre possession des adeptes, qui sont ainsi pris de transe. D’origine essentiellement africaine, ce rite s’apparente au vaudou d’Haïti ou à la macumba du Brésil.
Les instruments des Gnaoua sont le guembri (luth-tambour à 3 cordes), les crotales métalliques (qraqech) et les tambours (tbel) frappés de deux baguettes. A ces éléments essentiellement rythmiques s’ajoute le chant. La danse et plus encore la musique découlant de ces rites ont une portée universelle, et constituent un pôle d’attraction culturel important depuis les années soixante. S’y sont intéressés de près des artistes aussi divers que les musiciens du groupe hard rock Led Zeppelin, et le pianiste de jazz Randy Weston qui a réalisé plusieurs albums avec des Gnaoua, dont le merveilleux « Spirit ».
De l’aptitude à la rencontre des musiques Gnaoua, l’on en a encore des preuves chaque année lors du festival d’Essaouira au Maroc. Fin juin dernier, des musiciens aussi divers que le trompettiste sarde Paolo Fres, côté jazz, ou le guitariste nigérian, côté rock, s’y sont frottés.
Source : http://www.lalibre.be
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