Des images montrant un drone prétendument marocain abattu par le Polisario dans le Sahara circulent sur les réseaux sociaux. De quoi s’agit-il en réalité ?
"Nous allons doubler notre assistance militaire" avec le Maroc, a déclaré mercredi le secrétaire d’Etat américain Colin Powell à l’issue d’une rencontre avec le roi Mohammed VI à Marrakech (360km au sud est de Rabat), deuxième étape de sa tournée dans le Maghreb.
Les Etats-Unis sont, avec la France, l’un des principaux fournisseurs de l’armée marocaine, notamment équipée de chasseurs F-5. Les forces armées royales marocaines (FAR), qui bénéficient de l’assistance d’instructeurs américains, participent par ailleurs chaque année à des manoeuvres terrestres communes avec l’US Army. La NASA dispose également d’installations sur la base aérienne de Benguerirr (60km à l’ouest de Marrakech).
Depuis les attentats-suicide de Casablanca (45 morts, le 16 mai) "nous nous sommes retrouvés unis dans la tragédie du terrorisme", a souligné Colin Powell lors d’une conférence de presse sous haute surveillance policière à l’aéroport de Marrakech.
"Nous appuyons les initiatives du Maroc pour lutter contre ce mal", a ajouté le chef de la diplomatie américaine. Colin Powell, qui s’était entretenu dans la matinée pendant une heure avec le roi Mohammed VI, a évoqué la situation en Irak : "notre objectif est le même : rendre leur souveraineté aux Irakiens le plus vite possible".
Sur la question du conflit israélo-palestinien, il a qualifié de "bienvenue" l’initiative de Genève avant d’assurer que "la feuille de route n’est pas morte" et de saluer les efforts du souverain "pour faire avancer" cette solution.
Le chef de la diplomatie américaine a également évoqué le conflit du Sahara-Occidental avec le roi Mohammed VI. "Il faut faire avancer les négociations entre le Maroc et l’Algérie", a-t-il dit en précisant que James Baker, représentant spécial du secrétaire général des Nations-Unies sur ce dossier, "ne cherchait nullement à imposer une solution aux parties".
Le dernier plan proposé par James Baker prévoit une période d’autonomie pour ce territoire annexé par la Maroc en 1975 suivie d’un référendum d’autodétermination, une option acceptée par Alger mais catégoriquement rejetée par le Maroc.
Interrogé sur le rapports entre Paris et Washington dans la région, Colin Powell a confirmé ce qu’il avait dit la veille à Tunis : "il n’y a aucune concurrence entre la France et les Etats-Unis dans le Maghreb".
Le secrétaire d’Etat américain a également assuré que l’accord de libre-échange commercial entre le Maroc et les Etats-Unis, le premier du genre avec un pays africain, serait conclu "avant la fin de l’année".
Il a assuré que les négociateurs américains "avaient une grande sensibilité aux préoccupations de la partie marocaine notamment sur le secteur agricole".
Colin Powell a en revanche dit "ne pas pouvoir donner de bonne réponse" à une question sur les conséquences de cet accord de libre-échange concernant l’accès aux médicaments génériques pour soigner le millier de sidéens marocains, bénéficiant actuellement d’une trithérapie.
L’association marocaine de lutte contre le Sida (ALCS) s’était en effet inquiétée lundi d’une éventuelle limitation par les laboratoires américains de l’accès à ces médicaments génériques après la conclusion de cet accord de libre-échange.
Arrivé mardi soir à Marrakech en provenance de Tunis, Colin Powell a quitté le Maroc en début d’après-midi à destination d’Alger, dernière étape de sa tournée-éclair dans le Maghreb.
AP / Canadian Press
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