La date du nouvel an Amazigh au Maroc est désormais connue. Elle vient d’être définie par le chef du gouvernement, Aziz Akhannouch, et ce sera le 14 janvier. Ce jour sera donc chômé et payé.
Le roi Mohammed VI du Maroc a consacré vendredi le principe de l’égalité juridique entre l’homme et la femme dans un discours présenté comme « historique » par son entourage et prononcé devant le Parlement marocain.
Intervenant sur le débat de la condition féminine, qui marque une véritable ligne de fracture dans le débat politique marocain, le souverain chérifien, agissant en sa qualité de « Commandeur des croyants », a tranché en adoptant un texte très audacieux réformant la « Moudawana » (code du statut personnel).
Evoquant « sa responsabilité historique » dans ce débat, qui divise notamment le réseau associatif féminin et la puissante mouvance islamiste, le roi a annoncé sa volonté de « placer la famille sous la responsabilité conjointe des deux époux ».
« Nous n’avons pas hésité à intervenir pour épargner à la société les risques de déchirements autour de cette question », a dit le souverain alors que ce texte devra être avalisé prochainement par un vote du Parlement.
Citant à de nombreuses reprises le Coran, le roi a ainsi annoncé la mise en place « de critères draconiens » pour rendre « la polygamie légalement quasi-impossible ».
Le souverain a également annoncé le relèvement de 15 à 18 ans l’âge du mariage des femmes, la « restriction du droit de la répudiation reconnu à l’homme » et la généralisation du divorce judiciaire, y compris par consentement mutuel, liberté du choix du parent de garde au mineur de 15 ans.
« Ces réformes ne doivent pas être perçues comme une victoire d’un camp sur un autre mais plutôt comme des acquis au bénéfice de tous les Marocains, a commenté le souverain marocain qui a mis en garde : ces dispositions, visant à mettre « un code moderne de la famille en parfaite adéquation avec l’esprit de notre religion tolérante », ne doivent « pas être appréhendées avec fanatisme ».
L’annonce de ces réformes, qui devraient alimenter le débat politique marocain pendant plusieurs semaines, intervient alors que le président français Jacques Chirac effectue une visite d’Etat au Maroc au cours de laquelle il a salué « la démocratisation » et « la modernité » du royaume. « La conclusion récente du débat sur le statut de la femme laisse présager des avancées significatives », s’était félicité le chef d’Etat français dans un discours prononcé devant des étudiants à Tanger (280km au nord de Rabat).
AP
Ces articles devraient vous intéresser :