Le Pen courtise la banlieue

7 avril 2007 - 00h15 - France - Ecrit par : L.A

Le président du Front national a entamé une visite dans les "territoires abandonnés par les politiciens français". Comme un pied de nez à Nicolas Sarkozy, le périple débute par Argenteuil, où l’ancien ministre de l’Intérieur s’en était pris à la "racaille".

Jean-Marie Le Pen investit la banlieue. Première étape : la cité du Val d’Argent à Argenteuil. C’est là que Nicolas Sarkozy, alors ministre de l’Intérieur, s’en était pris à la "racaille" avant les violences urbaines de l’automne 2005. Depuis, le président de l’UMP n’est pas retourné sur la dalle d’Argenteuil comme il l’avait envisagé. "Je veux prouver que pour le Front national il n’y a pas de zone de non-droit", a dit Jean-Marie Le Pen dès son arrivée.

"Vous êtes tous des Français à part entière"
Jean-Marie Le Pen s’est adressé aux habitants, quelques dizaines de personnes surprises par son arrivée. Il les a remerciés de lui avoir permis de s’exprimer "là où même pas notre ancien ministre de l’Intérieur n’ose se rendre".

S’adressant aux personnes issues de l’immigration, le candidat du FN les a assurées qu’elles étaient "les branches de l’arbre France". "Vous êtes tous des Français à part entière", a-t-il dit. "Si certains veulent vous karchériser pour vous exclure, nous voulons, nous, vous aider à sortir de ces ghettos de banlieue où les politiciens français vous ont parqués pour vous traiter de racaille par la suite", a-t-il lancé.

Depuis son appel aux "Français d’origine étrangère" à Valmy à l’automne dernier, Jean-Marie Le Pen tente de séduire l’électorat issu de l’immigration. Même si, dans son programme, l’immigration reste la cause principale des problèmes de la France, le président du FN promet aux descendants d’immigrés la "préférence nationale."

"Je n’ai rien contre Le Pen"

Des membres de l’entourage de Jean-Marie Le Pen, et notamment sa fille Marine, ont entrepris de dialoguer avec les habitants d’Argenteuil dont seuls une poignée ont crié "Le Pen va-t-en", les autres acceptant souvent la discussion.

"Je n’ai rien contre Le Pen, mais on veut des choses concrètes", a par exemple déclaré Mehdi, un jeune homme qui se trouvait à l’arrivée du président du FN.

L’Express

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