Le gouvernement marocain prévoit d’augmenter le droit d’importation appliqué aux smartphones. Par conséquent, les prix de ces appareils pourraient augmenter de façon significative.
L’égyptien Faramawy, vice-président de Microsoft (Moyen-Orient et Afrique), encourage les pays en voie de développement à emprunter les autoroutes de l’information et de la communication.
Quel est pour vous le profil d’une entreprise gagnante dans un pays en voie de développement ?
C’est une entreprise qui déclare des objectifs précis adaptés à ses capacités. C’est également une entreprise qui jouit d’une forte implantation locale mais qui fonctionne sous des règles internationales. Enfin, c’est une entreprise où les employés sont passionnés avec de grandes capacités.
Pensez vous que les technologies de l’information (T.I.) sont des TGV de croissance pour les pays en voie de développement ?
Oui, indiscutablement. Les T.I. offrent en effet cette grande possibilité de rattraper en peu de temps les avancées technologiques que les pays développés ont mis une décennie au moins à élaborer. Au pire, ils peuvent accumuler un an et demi de retard, mais jamais plus. C’est le grand atout des T.I..
Que fait Microsoft pour encourager ce type d’initiative ?
Nous essayons de divulguer au maximum cette idée de croissance rapide grâce à l’introduction des T.I. C’est ce que nous appelons l’« efficacité ». Nous redoublons d’effort en recherche pour que les entreprises puissent réaliser leur projet de développement dans un temps court.
Quel sont les meilleurs moyens de lutter contre la fracture numérique ?
Il faut utiliser les T.I. comme moyen d’améliorer la formation et l’éducation des citoyens. En ce qui concerne la formation, il est nécessaire d’introduire de bonnes habitudes dès le plus jeune âge. Les T.I. doivent être apprivoisées le plus rapidement possible par une large partie de la population des PVD. Sans même se déplacer, on peut grâce aux T.I. avoir accès aux meilleures infos de chez soi. En termes d’éducation, il faut développer une réflexion sur la question de comment former les futures formateurs. Petit à petit, si le travail de formation est efficace, il se finira pour accoucher d’un système éducatif à la hauteur des besoins électroniques des citoyens.
Quelles sont à votre avis les principaux freins à la résorption de cette fracture ?
La cherté des équipements ainsi que le difficile accès à l’ADSL. Il est évident que le plus gros inconvénient reste les prix des télécommunications. Même le Wimax est malheureusement encore trop précoce.
Que recommandez vous pour accompagner les entreprises dans cette aventure numérique ?
Il faut multiplier les initiatives qui encouragent le e-business et le e-commerce. Dans le cadre des gouvernements, l’exemple doit être donné en utilisant plus les T.I. dans les systèmes de gouvernance (e-government/e-learning). Dans la même optique, il faut encourager les politiques d’Open Sky pour améliorer l’accès à l’ADSL.
Le Maroc a démontré une capacité de digestion rapide des T.I., notamment en s’imposant comme le premier pays utilisateur de télécommunications en Afrique...
Je suis très optimiste quant aux potentiels des Marocains. Le fait de parler plusieurs langues est un atout considérable. Le secteur privé est très dynamique et actif dans le domaine de l’offshoring et la production de programmes électroniques dans l’éducation et le business.
De plus, la position stratégique du Maroc, géographiquement parlant, est bien exploitée par le pays. Je suis définitivement très optimiste quant au potentiel de développement du Maroc.
Microsoft a-t-il déjà rencontré des problèmes d’implantation liés aux réticences autoritaires de certains gouvernements ?
Non, jamais. J’ai un grand respect pour tous les gouvernements et pour leurs dirigeants aussi, mais je reste persuader que les T.I. sont un atout majeur auquel il serait dommage de renoncer.
Des pays comme la Syrie… ?
Microsoft est une entreprise américaine. Nos produits sont effectivement présents dans le pays, mais nous sommes soumis aux lois des Etats-Unis qui interdisent de commercer avec certains pays, tels que la Syrie. Ces questions ne dépendent pas de nous.
Craignez-vous que Google, en se diversifiant, empiète sur les marchés dans lesquels vous êtes historiquement leader ? Notamment celui des solutions informatiques pour entreprise ?
Il y a tant de choses que j’aime chez Google. Ils ont fait preuve d’un grand potentiel de compétitivité, et nous admirons cette démarche qui leur a permis de se positionner comme premier sur le marché de la recherche informatique - moteur de recherche Google -. Chez Microsoft, nous encourageons la concurrence, car elle nous stimule dans notre travail. Mais dans le cadre de la recherche, Google doit faire attention, car Yahoo n’est pas loin derrière, et nous-mêmes gagnons du terrain. Pour le reste, nous ne craignons pas Google, car notre présence est bien plus forte que la leur, et ce, notamment sur le marché des solutions informatiques.
A combien estimez vous encore votre temps de monopole ?
Encore très longtemps…. [rires]
La philosophie « People ready »
"C’est avant tout une philosophie plus qu’un système d’exploitation » a tambouriné lundi soir Ali Faramawy, durant la présentation au Maroc de la nouvelle offre de Microsoft, le « People ready ». Vice-président du premier groupe éditeur de solutions informatiques, Ali Faramawy est directement impliqué dans les stratégies d’implémentation de solutions informatiques dans de nombreuses économies émergentes au Moyen-Orient et en Afrique. C’est donc en grand connaisseur qu’il a dynamiquement vendu ce nouveau concept que l’on retrouve dans les derniers produits Office 2007 et Windows Vista. Ce nouveau système d’exploitation, censé améliorer la compétitivité des ressources humaines, a été présenté au Maroc non sans complaisance, comme « un moyen d’améliorer la productivité des entreprises marocaines et de favoriser le développement global du Royaume ».
Après avoir rappelé le contexte d’une mondialisation économique croissante, et insisté sur la primeur de l’information pour la prise de décision et la mise en place d’une collaboration stratégique, Faramawy s’est lancé dans une démonstration très « marketée » où les références à sa femme et à ses débuts dans la grande maison Microsoft n’ont pas manqué de séduire un public nombreux et attentif. Il a longuement développé cinq exigences majeures des entreprises auquel le « People ready » se propose de répondre : simplification, collaboration, sécurité, transparence et maîtrise des coûts. Il a également déploré que plus de 70% des dépenses des entreprises en informatique soient consacrées à l’entretien de l’équipement, aux dépens de valeurs et nouveaux concepts d’organisation d’entreprise. En matière de bureautique, il a donné les détails d’une offre consistant à « améliorer, accélérer et sécuriser les possibilités de communication et de partage de l’information ». Faramawy a d’ailleurs déclaré qu’une des nouvelles priorités de Microsoft est d’« accompagner au mieux cette nouvelle tranche de travailleur international mobile ».
L’Economiste - Najlae Naaoumi
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