La plateforme de streaming Netflix prépare une série documentaire sur la vie de l’ancien roi de Macédoine, Alexandre le Grand, dont le tournage se déroule au Maroc.
Fin des vaches maigres sur la Croisette : la 58e édition du festival de Cannes, qui se tiendra du 11 au 22 mai, sera marquée par le retour en force d’un cinéma d’auteur dans la compétition. En marge de la course à la Palme d’or, le Maroc inaugurera une nouvelle salle située au coeur du Village international.
Premiers parfums annonciateurs du Festival de Cannes chaque année : la liste des films en course pour la Palme d’or. Hormis quelques rumeurs, rien ne perce vraiment avant la mi-avril. Le directeur artistique du festival, Thierry Frémaux a levé le suspens mardi, lors d’une conférence de presse de lancement au Fouquet’s sur les Champs-Elysées, en dévoilant la sélection de la 58e édition qui se tiendra du 11 au 22 mai. Après des années de « vaches maigres » selon les mots de Gilles Jacob, directeur de la manifestation, et une 57e édition marquée par la victoire du documentaire anti-Bush Fahrenheit 9/11 de Michael Moore et la mobilisation des intermittents du spectacle, Cannes 2005 augure le retour des grands auteurs dans la compétition officielle.
Parmi les vingt cinéastes en lice pour la Palme d’or, se trouvent Gus Van Sant (Last days), David Cronenberg (A history of violence), Wim Wenders (Don’t come knockin), Lars Von Trier (Manderlay), Jim Jarmusch (Broken flowers), Amos Gitai (Free zone), Atom Egoyan (Where the truth lies) et Hou Hsiao-Hsien (The best of our times). Dans le camp français, il faudra compter sur Dominik Moll (Harry un ami qui vous veut du bien) dont le film Lemming ouvrira la compétition le 11 mai au soir, Arnaud et Jean-Marie Larrieu (Un homme un vrai) en course avec Peindre ou faire l’amour et Michael Haneke (Le temps du loup) avec Caché.
Autre présence auteuriste, les frères belges Jean-Pierre et Luc Dardenne (Rosetta, Le Fils), qui viendront présenter L’enfant. Outre Atlantique, c’est la star hollywoodienne Tommy Lee Jones, célèbre pour ses rôles dans des films d’action (Le fugitif) qui a été retenue pour son premier film, Les trois enterrements de Melquiades estrada, et Frank Miller et Roberto Rodriguez pour Sin City. Le continent asiatique sera représenté par le Japonais Masahiro Kobayashi (Basing) et le Chinois Wang Xiaoshuai (Shanghai Dreams). En compétition également l’Italien Marco Tullio Girodana (Une fois que tu es né, tu ne peux plus te cacher), le Mexicais Carlos Reygadas (Bataille dans le ciel), l’Irakien Hiner Salem (Kilomètre zéro) et le Hong-kongais Johnny To (Election).
Une nouvelle salle : Cinéma du monde
Sous les yeux d’un jury dont la composition sera connue la semaine prochaine, mais d’ors et déjà présidée par le cinéaste serbe Emir Kusturica, la compétition s’annonce de haut niveau. On peut déplorer pourtant que le continent africain n’y soit, une fois de plus, pas représenté. La section « Un certain regard » dévolue aux jeunes auteurs, compte néanmoins, parmi ses vingt-deux sélectionnés, un réalisateur burkinabé, S. Pierre Yameogo (Delwende). Mais pour entendre parler de cinéma marocain, c’est vers le Village international qu’il faudra se tourner.
Le festival de Cannes y ouvre cette année une nouvelle salle, Cinéma du monde, prototype d’une nouvelle génération de salles éphémères, qui accueillera sept pays choisis pour leur créativité. Chacun disposera d’une date pour offrir une programmation montrant les multiples facettes de son expression culturelle et cinématographique. Une nouvelle formule en marge de la compétition qui sera inaugurée par le Maroc, le 13 mai au soir, avant l’Afrique du Sud, l’Autriche, le Sri Lanka, les Philippines, le Mexique et le Pérou .
Hors compétition, la Croisette accueillera en avant-première mondiale un événement : La Guerre des étoiles III : la revanche des Sith, ainsi que le dernier film de Woody Allen, Match point et Chromophobia de Martha Fiennes, projeté samedi 21 après la Cérémonie du Palmarès. La soirée de clôture, le dimanche 22, sera dédiée au film lauréat de la Palme d’or. Du côté des stars, Catherine Deneuve, Bill Murray, Sharon Stone, Scarlett Johansson, Woody Allen, Asia Argento, Robert Downey Jr, Val Kilmer, Ewan McGregor, Samuel L. Jackson, Nathalie Portman, Danny Glover, Viggo Mortensen, Jessica Lange, Sam Shepard, Zhang Ziyi, Gael Garcia Bernal, William Hurt, Ed Harris, Tim Roth, Eva Marie Saint, Benicio del Toro, Mickey Rourke, Bruce Willis, Edward Norton et la sublime Gong Li ont annoncé leur venue. Quant aux habituelles leçons de cinéma, c’est le sénégalais Ousmane Sembene qui se chargera de celle du cinéaste, et Catherine Deneuve de celle de l’actrice.
53 films représentant 28 pays, 50 premières mondiales, 20 long-métrages de 13 pays différents en compétition et 11 premiers films sélectionnés : Cannes 2005 ne compte ni film d’animation ni documentaire en compétition officielle, mais un certain nombre de poids lourds du cinéma mondial. Thierry Frémaux a évoqué des oeuvres à la fois « personnelles » et « inclassables » telles Sin City de Frank Miller et Roberto Rodriguez (USA) ou Bataille dans le ciel de Carlos Reeygadas (Mexique) ou Election de Johnny To.
Atom Egoyan, Wim Wenders, David Cronenberg et Marco Tullio Giordana témoigneraient plutôt, selon le directeur artistique du festival, d’un certain classicisme. Quand des Lars Von Trier, frères Dardenne, Gus Van Sant ou Hou Hsaio Hsein continueraient leur exploration esthétique en repoussant les formes de narration et de mise en scène. De quoi mettre en appétit.
Le 58e Festival de Cannes, à suivre tous les jours dans les pages du Matin à partir du 11 mai.
Ingrid Merckx - Le Matin
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