Une cinquantaine d’individus ont été arrêtés mercredi au Maroc lors d’une importante opération visant des membres présumés de groupes djihadistes.
En marge du procès de Richard Robert impliqué dans les attentats de Casablanca, un groupe de " kamikazes " démantelé jeudi à Rabat.
Jeudi, les autorités marocaines ont annoncé qu’elles avaient démantelé à Rabat une cellule du groupe radical Salafia djihadia composé de 24 membres. Figuraient dans ce groupe trois jeunes femmes, dont des sours jumelles, âgées de quatorze ans, chargées de perpétrer un attentat suicide contre le supermarché de Souissi, quartier résidentiel de la capitale marocaine, ainsi que des attentats à l’explosif visant le Parlement marocain et des " hautes personnalités de l’État ", indiquent des sources policières. Durant des années, le royaume chérifien a minimisé le danger. En mars 2000, une haute personnalité du gouvernement Yusufi m’assurait que son pays n’était pas confronté à une menace islamiste, qu’au Maroc, contrairement à l’Algérie voisine, les islamistes ne cherchaient pas à déstabiliser le royaume. Mêmes sons de cloches entendus parmi des responsables de la société civile marocaine. Même la fameuse démonstration de force des islamistes en mars 2000 à Casablanca - près d’un million de personnes - contre un projet d’amélioration de la condition de la femme marocaine, a fait l’objet de commentaires acides et moqueurs dans une partie de la presse marocaine et parmi les milieux de la gauche marocaine.
Pourtant, le démantèlement d’un réseau d’al Qaeda, en mai 2002, s’apprêtant à commettre des attentats contre les navires de guerre de l’OTAN croisant dans le détroit de Gibraltar, était bel et bien un signe avant-coureur d’une menace imminente. Or, les autorités marocaines avaient surtout pointé du doigt le terrorisme international qui cherchait à nuire à l’image du Maroc. Les attentats kamikazes de Casablanca, le 16 mai 2003, qui ont fait 45 morts et plus d’une centaine de blessés, ont modifié la donne, faisant voler en éclats l’image d’un royaume chérifien à l’abri de la menace terroriste. Après avoir fait croire à l’existence d’une piste internationale, les autorités marocaines se sont vite ravisées. Les auteurs sont bien marocains et appartiennent à une mouvance radicale - la Salafia djihadia - disposant d’émirs et de prédicateurs, tels Abdelwahab Rafiki dit Abou Hafs, qui a essaimé en une multitude de groupes à travers le pays. Le vers islamiste était bel et bien dans le fruit marocain. La suite ? Le Maroc se dote d’une législation antiterroriste. Tandis que les services marocains lancent une gigantesque traque à travers le pays aboutissant à l’arrestation de plus d’un millier d’islamistes, dont quatre cerveaux présumés : Miloudi Zakaria, Mohamed Fizazi, Omar Haddouchi et Abdelkrim Chadli. Le groupe organisateur des attentats de Casablanca est démantelé et ses membres déférés devant la justice. Parmi eux, un Français, Richard Robert, dit Yacoub, à la tête d’un réseau devant s’organiser en une sorte de GIA à la marocaine dans les maquis du pays. Dans un premier procès tenu en juillet contre 87 personnes, quatre ont été condamnées à mort et 39 à la réclusion à perpétuité. Le deuxième procès concernant Richard Robert, passible de la peine de mort, et ses 33 complices, a débuté le 25 août.
H. Z. pour http://www.humanite.presse.f
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