
Le Maroc a connu une croissance économique assez soutenue depuis 2000, après l’accession au trône du roi Mohammed VI. Le royaume prend des mesures pour attirer les investissements étrangers et devenir une grande puissance régionale.
Invité par le Medef, le Premier ministre marocain, Driss Jettou, a vanté la stabilité et l’ouverture économique du royaume chérifien. Le pays conserve une bonne image auprès des investisseurs étrangers.
Longtemps, le Maroc a ronronné, sans prendre la mesure des bouleversements économiques liés à la mondialisation. Cette page est tournée, à en croire les responsables du royaume chérifien. « Le Maroc est un pays en mouvement, mais qui demeure serein. Il est attaché à ses institutions et à ses choix irréversibles en faveur de la démocratie et de la modernité », a martelé le Premier ministre marocain, Driss Jettou, invité par le Medef. Le message est clair : si les islamistes du Parti de la justice et du développement (PJD) confortent leurs positions lors des élections législatives de 2007, ce n’est pas « une catastrophe ».
Avec une croissance estimée à 7,5 % en 2006, le Maroc entend donner de lui-même une image attrayante pour les investisseurs étrangers. On parle beaucoup des Chinois et des investisseurs du Golfe. Mais les Français constituent encore le gros des bataillons. Trois quarts des investissements directs étrangers au Maroc émanent de l’Hexagone. Le royaume abrite 30.000 ressortissants français. La coopération entre les deux pays reste nourrie. Une vingtaine d’accords bilatéraux ont été signés lors du séminaire intergouvernemental franco-marocain de lundi.
« Face au tsunami qui va nous arriver d’Asie, nous avons intérêt à avoir une stratégie commune », a jugé Laurence Parisot, la présidente du Medef. « Nos relations économiques sont loin d’avoir épuisé tout leur potentiel », a lancé, moins défensif, Driss Jettou. Beaucoup en sont convaincus. Le groupe Lafarge vient d’inaugurer une seconde ligne de production de ciment. Thales Security Systems lorgne le contrat de la sécurisation du port de Tanger-Med. Accor vise, entre autres, le juteux marché des résidences locatives : la signature, le 12 décembre, d’un accord ciel ouvert entre le Maroc et l’Union européenne devrait favoriser l’essor des liaisons « low cost » et soutenir les grandes ambitions du Maroc dans le tourisme.
Situation sociale tendue
Malgré une situation sociale très tendue et des inquiétudes sur la situation politique du pays, le Maroc garde une bonne image auprès des investisseurs étrangers. Le cabinet Ernst & Young l’a confirmé, il y a quelques jours, en rendant public le résultat de son « Baromètre sur l’attractivité » du pays. Selon cette étude, la moitié des sondés estiment que l’attractivité du Maroc s’est améliorée au cours de l’année 2006. Les intentions d’implantation à horizon de trois ans restent fortes, tout en marquant légèrement le pas par rapport à 2005. Mais le royaume du Maroc doit prendre un nouveau virage. Le pays se situe « dans une période de transition en termes d’image, de perspectives d’investissement, de facteurs de compétitivité : il doit gérer une nouvelle concurrence sans perdre, dans le même temps, son positionnement historique compétitif », sous-entend le baromètre d’Ernst & Young.
Les Echos – Laurence Tovi
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