Le Maroc s’impose comme une destination touristique phare. Fin octobre 2024, le royaume avait déjà accueilli 14,6 millions de visiteurs, pulvérisant le record de l’année 2023.
RABAT, 3 juin (AFP) - Le Maroc était menacé par une vague d’attaques-suicides qui visait les principales villes touristiques du royaume, selon des révélations officielles publiées après les attentats du 16 mai à Casablanca.
Douze nouveaux suspects, inculpés lundi par un juge d’instruction à Casablanca, sont accusés pour la plupart d’avoir été préparés pour des attentats-suicide visant des hauts lieux du tourisme dont ville impériale de Marrakech (sud) et les cités balnéaires d’Agadir (sud) et d’Essaouira (ouest).
Le spectre d’attaques terroristes sur de tels sites est d’autant plus redouté par les autorités marocaines que le secteur touristique représente, avec des entrées de plus de deux milliards de dollars par an, un tiers au moins des recettes en devises du pays et un vecteur de son développement économique.
Dans le groupe présenté lundi à la justice, onze suspects "affiliés à la Salafia Jihadia" - un mouvement intégriste marocain - étaient des kamikazes "en réserve", venant s’ajouter aux seize personnes déjà inculpées à ce titre.
Après les attentats du 16 mai à Casablanca, la presse avait déjà mentionné des projets terroristes déjoués dans d’autres grandes villes du royaume, suscitant même le 21 mai un démenti officiel du ministère de l’Intérieur.
Les indications données lundi par le procureur de Casablanca ont constitué ainsi les premières révélations officielles sur l’existence de ce qui apparaît comme un vaste projet terroriste coordonné, à l’échelle de tout le pays.
Outre les kamikazes "réservistes" déférés devant la justice, plusieurs responsables islamistes et "têtes pensantes" présumées de ces projets terroristes ont été arrêtés.
Parmi ces derniers figure un Français qualifié de "dangereux", nommé Robert Richard Antoine-Pierre, arrêté mardi et qui serait, selon la presse marocaine, devenu un "émir" intégriste après sa conversion à l’islam.
Un lien indirect a par ailleurs été établi avec les islamistes réputés "modérés", présents au parlement marocain. Youssef Ousalah, arrêté le 31 mai, trésorier du parti islamiste Justice et développement (PJD) à Sidi Taiebi (préfecture de Kénitra), est accusé d’avoir participé au financement d’opérations terroristes.
Les suspects seront jugés selon la loi antiterroriste entrée en vigueur le 29 mai, date de sa parution dans le Bulletin officiel, a précisé le procureur. Cette loi aggrave sensiblement les peines encourues pour des faits relevant du terrorisme, élargissant notamment le domaine d’application de la peine de mort.
Parmi les 29 candidats-kamikazes, trois devaient passer à l’acte le soir-même des attaques suicides de Casablanca - en plus des douze qui sont morts.
AFP
Ces articles devraient vous intéresser :