Les espoirs suscités au lendemain de la création de ce département se sont vite désintégrés au contact d’une réalité qui perdure depuis plus de quarante ans.
Le dossier est sensible à plus d’un titre et les vieux réflexes ont du mal à céder le pas à une nouvelle logique basée sur la confiance et l’ouverture, estime le Congress.
Exclusion
La vision mercantiliste, réductrice par excellence, a conduit à l’impasse, puisque les MRE en ont assez d’être considérés comme une vache à lait qu’il convient de courtiser à l’approche des vacances.
Considérés par les responsables politiques comme des partenaires de seconde zone, les MRE ont pourtant un réel désir de s’impliquer dans la représentation de leur pays, de sa culture et dans la promotion des relations de coopération entre le pays d’origine et le pays d’accueil.
Pourtant, force est de constater, estime le Congress, que les rapports avec cette communauté ont toujours oscillé entre l’exclusion et l’hégémonie, qui n’est que le reflet d’une absence flagrante de politique migratoire.
Selon le rapport, “dans un contexte d’embrigadement et de manipulation, il n’y a de place que pour un pseudo-partenariat et une pseudo-coopération. En effet, toutes les tentatives, inspirées de cet état d’esprit, ont enfanté des structures creuses, tant au niveau du Maroc qu’au niveau de la communauté marocaine de l’étranger. Cette farce démocratique a malheureusement permis la dilution de la problématique dans des leurres".
Pour sortir de cette impasse, le Congress prône l’instauration d’une confiance " vraie et réciproque " entre le ministère et la communauté des MRE, seule susceptible d’ouvrir d’autres voies que celles de la suspicion, des calculs politiques et du bannissement.
Cette instance réprouve également la campagne de marketing politique dans laquelle s’est enlisé ce département, alors qu’il aurait mieux valu définir les mécanismes de concertation et de prise de décision où seraient représentés ceux au nom de qui on décrète unilatéralement autant de promesses.
La nature pluridimensionnelle de ce dossier est une sérieuse limite à toute démarche unilatérale, juge le Congress, d’où la nécessité d’instaurer des mécanismes de consultation et de partenariat pour donner un sens à la création de ce département et pour répondre aux attentes du Souverain.
Conception
Au lieu du toilettage de la politique à l’égard des MRE, il faut, selon le Congress, une nouvelle conception qui considère les MRE comme partenaires et acteurs agissants, car “la politique archaïque et rétrograde a toujours fait l’impasse sur la réalité de notre communauté pour se réfugier dans la commodité d’une relation facile avec les amicales et leurs protecteurs".
Si l’hétérogénéité des interlocuteurs est en soi une limite, elle ne saurait en aucun cas excuser l’indolence actuelle car, par définition, cette communauté est plurielle.
La balle est maintenant dans le camp du département de Nouzha Chekrouni, qui devra la saisir au bond au risque d’être taxée d’ostracisme.
Maroc Hebdo