Le cerveau des kamikazes avait été condamné dans l’affaire de vol d’armes à Taza

26 mai 2003 - 10h11 - Maroc - Ecrit par :

Le principal recherché par son implications dans les attentats du 16 mai dernier n’est pas un inconnu du bataillon des intégristes. Non plus des services de sécurité. Son nom a déjà figuré lors du procès sur les détournements d’armes de la caserne de Taza. Il avait été condamné par coutumace par le tribunal militaire de Rabat.

On se souvient encore de cette affaire de la caserne de Taza dont l’instruction a commencé en février dernier. Seize personnes, presque toutes des intégristes, étaient arrêtées pour vol d’armes avec la complicité des soldats appartenant à la 15ème compagnie d’artillerie lourde à Taza. Sept kalachnikovs et quinze boîtes de munitions ont été détournées de nuit par un certain soldat, Amni Youssef, aidé d’un autre. Cette affaire a conduit la Direction de la Défense nationale à suspendre le colonel Abdallah Tricha, ainsi que six soldats dont un capitaine.
C’est cet Amni Youssef qu’on voit aujourd’hui sur une photographie à côté de l’un des neufs terroristes activement recherchés, Abdelouahab Rebaay. Ce dernier a déjà été condamné par contumace par le Tribunal militaire de Rabat, à vingt ans de prison ferme, pour constitution de bande criminelle, vol qualifié, vol d’armes à feu et atteinte à l’organisation de l’institution militaire.
En son temps, tout un chacun s’interrogeait sur la raison de ce vol d’armes, la destination du butin et les commanditaires, alors que le Parti de la Justice et du Développement (PJD), dans son journal “Attajdid” du 16 janvier 2003 (cf. Al Bayane d’hier), présentait le terroriste comme un simple voleur avec ce titre révélateur : « Le voleur (Amni Youssef) est un jeune et n’est ni fondamentaliste ni terroriste. C’est l’injustice des responsables qui en est la cause » (sic !). Le PJD est allé jusqu’à qualifier l’implication des intégristes comme une « invention médiatique », fermant totalement les yeux sur les preuves accablantes retenues contre les seize inculpés.
Si Abdelouahab Rebaay est resté dans la clandestinité totale depuis le déclenchement de cette affaire en 2002, c’est que le fugitif avait ses raisons pour le faire et bénéficie, à n’en point douter, d’aide d’autres intégristes. Mais le voilà encore impliqué dans les attentats terroristes perpétrés à Casablanca le 16 mai dernier.
Qui est donc en mesure de démentir que les intégristes sont le produit d’un même creuset ?

A.Bidaoui pour Al Bayane

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