Grâce au soutien de l’Office National Marocain du Tourisme (ONMT) et des facilités procurées par sa délégation à Lisbonne, ce tournage qui a pris fin vendredi à Tanger, a été mené à bien durant dix jours dans plusieurs villes du royaume où l’équipe portugaise a filmé plusieurs sites vivants et anciens de l’histoire musulmane du Maroc et interviewé plusieurs personnalités et intellectuels marocains.
Selon les promoteurs de cette entreprise originale, qui rompt avec la propension des médias occidentaux et singulièrement les télévisions à privilégier et à grossir à la loupe de leurs caméras les phénomènes de l’extrémisme religieux dans le monde arabo-musulman, cette méfiance à l’égard de cette religion monothéiste est en « grande partie due à l’ignorance et à la méconnaissance de l’autre ».
D’où l’idée de la société de production « Minima Ideia » (Pas la moindre idée), à l’origine de plusieurs émissions de TV au caractère novateur dans le paysage audiovisuel portugais et à contre-courant des démarches dominantes, de monter une série de 12 documentaires, en commençant par le Maroc, sous forme de « voyages dans le temps », mais avec des va et vient entre le passé et l’actualité.
Loin de l’image effrayante que renvoient les médias en ces temps de terrorisme, l’idée est d’expliquer, de manière sereine, au téléspectateur européen la complexité de l’espace méditerranéen actuel, la contribution de chaque civilisation, dont la civilisation arabo-musulmane, à l’édification du monde moderne.
Pour une « appréhension sérieuse et didactique » de l’Islam et de sa pratique actuelle au Maroc, le producteur s’est adjoint les services d’une équipe comprenant notamment un spécialiste de l’héritage islamique au Portugal, le célèbre archéologue Claudio Torres qui a mis à nu les vestiges de la présence musulmane et particulièrement de la dynastie marocaine des Almohades dans le sud du Portugal (ancien Gharb Al Andalous).
Cet ancien représentant du Portugal au Comité du Patrimoine Mondial de l’UNESCO connaît bien le Maroc depuis qu’il l’a choisi tout jeune pour fuir la dictature de Salazar. Autre caution du sérieux de la démarche, Miguel Portas, journaliste connaisseur du monde arabe et homme de gauche connu pour sa sympathie pour la cause palestinienne.
Réalisé par le cinéaste Camilo de Azevedo, connu pour ses séries de documentaires sur l’Inde et Ceylan, ce documentaire qui comportera notamment des passages sur des écoles coraniques au Maroc, la Tour Hassan de Rabat, la Mosquée Hassan II de Casablanca, la Koutoubia de Marrakech et de hauts lieux du tourisme, se veut au-delà de son intérêt politique et culturel, un vecteur d’attraction d’un point de vue touristique et économique pour le Maroc.
Les prochains épisodes de cette série porteront notamment sur l’Egypte et le Liban.
Lematin.ma