La justice marocaine poursuit la répression des intégristes
Abdelwaheb Rafiki -dit Abou Hafs-, 33 ans, et Hassan Kettani, 31 ans, présentés comme « les cerveaux » des attentats islamistes de Casablanca (45 morts, dont 12 kamikazes, le 16 mai), ont été condamnés dans la nuit de jeudi à vendredi à 30 ans et 20 ans de réclusion criminelle.
Mercredi, le procureur général de la cour criminelle de Casablanca avait requis la peine de mort à l’encontre de ces deux prédicateurs considérés comme les « idéologues » du mouvement clandestin « Salafiya Jihadia » (le salafisme combattant).
La « Salafiya Jihadia », qui entretient des « liens organisationnels avec Al-Qaïda », selon le ministère marocain de l’Intérieur, est accusée d’avoir inspiré les attentats de Casablanca qui avaient fait 45 morts, le 16 mai.
Le procureur général, Saoud Gherin, avait requis la peine de mort contre Hassan Kettani et Abdelwaheb Rafiki - dit Abou Hafs et déjà condamné en 2002 pour « incitation à la haine et à la violence ». Les deux théologiens, qui prêchaient un islam radical anti-occidental et antisémite, ont été interpellés en février et en mars. Ils sont notamment accusés de « constitution de bande criminelle », « atteinte à la sûreté de l’Etat » et « tentatives d’assassinats ».
Ils ont été reconnus coupables.
Hassan Kettani et Abdelwaheb Rafiki, ont confirmé leur engagement islamiste à l’audience mais ont nié les charges matérielles censées démontrer leur « implication directe » dans les attentats du 16 mai.
« Ce sont eux les cerveaux des attentats », avait déclaré le procureur général. Régulièrement prononcée, la peine de mort n’est plus exécutée au Maroc depuis 1993. Au total, la peine capitale a été prononcée contre 16 islamistes impliqués dans la vaste enquête antiterroriste qui a suivi les attentats de Casablanca.
Près d’un millier de militants islamistes font actuellement l’objet de poursuites judiciaires.
Les avocats de la défense de Hassan Kettani et Abou Hafs s’étaient retiré mardi de l’audience pour protester contre le refus de la cour d’entendre des témoins à la barre.
Auparavant, la Cour criminelle de Rabat avait prononcé jeudi deux nouvelles condamnations à mort dans le cadre de cette enquête antiterroriste.
La Cour criminelle a condamné à mort Abdelwaheb Rabbah et Ahmed Slimani, impliqués dans le vol d’un dépôt d’armes d’une caserne militaire à Taza et dans le meurtre d’un fonctionnaire de justice à Nador. AP
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