Cette visite d’une journée est la toute première du genre de la communauté marocaine au parlement du Québec. Elle s’inscrit dans le cadre d’une tradition instituée par la présidence de l’Assemblée pour mieux faire connaître le Parlement et renforcer les liens qui unissent les institutions parlementaires à tous les citoyens qui composent la société québécoise, quelle que soit leur origine.
En réservant un accueil chaleureux aux membres de la communauté marocaine, le président Bissonnet a d’abord rappelé les rapports d’amitié et de coopération qui lient l’Assemblée québécoise au Parlement marocain.
Evoquant les relations qu’il entretient avec les électeurs d’origine marocaine de sa circonscription électorale, M. Bissonnet a affirmé que la communauté marocaine devrait garder sa culture et développer sa citoyenneté.
De son côté, la députée Fatima Houda Pépin, première femme arabe d’origine marocaine à être élue au Québec, a insisté sur l’importance de cette première visite de la communauté marocaine à l’Assemblée nationale, ajoutant que les originaires du Maroc sont en train de tracer la voie à la prochaine génération qui va pouvoir ainsi s’affirmer dans son identité québécoise.
En remerciant M. Bissonnet pour cette invitation, le président de la Fédération Marocaine du Canada (FMC), M. Saïd Chergui, a dit qu’"en ces moments où il est difficile de porter son identité, de tels gestes nous rassurent et nous confortent dans le choix que nous avons fait de venir vivre au Québec".
Malgré leur nombre (80.000 personnes) et le fait que le Maroc, avec plus de 3.000 nouveaux arrivants par an, reste un bassin privilégié d’immigration vers le Québec, les membres de la communauté marocaine sont perçus comme étant "peu visibles". "Mais, nous n’en adhérons pas moins à la démocratie participative, dans nos arrondissements, dans nos villes, dans nos régions", a dit M. Chergui.
Citant pour preuve vivante la députée Fatima Houda Pépin, qui siège à Québec depuis 1994 pour un 3ème mandat consécutif, le président de la FMC a aussi rappelé qu’il y a de nombreux canado-marocains qui s’activent au sein des commissions scolaires, des assemblées locales et dans nombre de structures de la société civile. "Dans ces oeuvres militantes, dit-il, ils mènent une action qui ne connaît pas de relâche. Et si cette action reste discrète, c’est que nous autres, originaires du Maroc, n’attendons pas de récompense pour notre citoyenneté, sinon la satisfaction du devoir accompli".
Dans son allocution, M. Chergui a aussi évoqué l’incendie criminel qui a visé lundi dernier une école juive à Montréal, pour dénoncer cet acte et condamner toute forme de violence et de ségrégation, en quelque lieu ou pays que ce soit.
"Ces condamnations sont d’autant plus fermes qu’elles sont partagées par l’ensemble des membres de la communauté des originaires du Maroc, musulmans et juifs unis", a-t-il dit.
Après un déjeuner offert par le président de l’Assemblée, les membres de la délégation ont assisté à une séance de travaux parlementaires au cours de laquelle ils ont été officiellement présentés aux députés de la province.
Le programme de cette journée a été aussi marqué par une visite guidée et commentée de l’hôtel du Parlement et de l’Observatoire de la capitale.
A noter que la délégation marocaine, dont les membres représentaient plusieurs villes québécoises (Montréal, Sherbrooke, Rimouski, Trois-rivières et Québec), couvrait aussi un large éventail de profils socio-économiques : chefs d’entreprises, chercheurs, scientifiques, jeunes cadres, étudiants et représentants du monde associatif et des médias.
MAP