La BP "achève" bien les veuves

19 juillet 2003 - 02h45 - Maroc - Ecrit par :

Mme A. H. a 73 ans. Une couverture maladie, elle en a eu presque toute sa vie. Après la mort de son mari, salarié de la Caisse Marocaine de Dépôt et de Crédit (SMDC), en 1986, elle et sa fille handicapée qui approche de la cinquantaine n’ont jamais eu de problèmes pour couvrir les frais de soins onéreux.

C’est qu’elles continuaient de bénéficier du même droit après la mort de leur mari et père grâce aux services de la Compagnie Mutualiste Inter-professionnelle Marocaine (CMIM). Aujourd’hui, Mme A. H. (souffrant de diabète, troubles mentaux, tension artérielle et glaucome) continue d’accumuler les dossiers médicaux sans espoir d’être remboursée et ce depuis le premier janvier. C’est tout simplement que le groupe qui a absorbé la société de son défunt mari s’est soustrait aux engagements qu’il s’est assigné d’observer.

Au début de l’année en cours, cette citoyenne, comme c’est le cas pour une centaine (3 sont décédées depuis) de veuves de salariés de la SMDC, s’est vu demander la constitution d’un volumineux dossier recommandé par le Groupe Banques populaires. Il était question de paperasseries aussi diverses qu’une attestation de non mariage, une autre de non divorce et même un certificat de vie collectif incluant enfants mineurs et majeurs ! Procédure visant, leur affirme-t-on, à les doter d’un matricule qui servira de référence pour leur rembourser leurs frais médicaux

A l’exception de quelques cas, ces veuves ne verront pas le "moindre bout" d’un matricule, nous avoue une des personnes lésées et, évidemment, le moindre sou remboursé depuis janvier 2003.

Sommées d’adresser leurs dossiers médicaux à l’agence centrale de la BP à Casa (Av. Abdelmoumen), on leur rétorque tout simplement que leurs dossiers ne sont pas acceptés, sans la moindre justification ni d’ailleurs le moindre écrit leur signifiant cet étrange refus. Une source de la CMIM, requérant l’anonymat, nous a confirmé cet état de fait intolérable et la série de tergiversations attribuées au Groupe BP.

Pourtant, la convention de fusion-absorption signée par le même groupe était des plus claires quant à cet aspect des choses. Le Groupe BP s’est engagé à prendre en charge toutes les obligations de la SMDC à l’égard de son personnel et à sauvegarder tous leurs droits. La couverture des frais médicaux en faveur des retraités et des veuves des salariés fera d’ailleurs l’objet d’un accord tripartite (BP, SMDC et CMIM). Aujourd’hui, c’est toute une catégorie de personnes fragiles qui se trouvent livrées à elles-mêmes.

La fusion-absorption BP-SMDC est effective depuis le premier janvier dernier. Cette date a été précédée, en novembre et décembre 2002, par des sit-ins et des grèves des salariés de la SMDC pour protester, entre autres, contre ce qu’ils considéraient comme des mutations abusives et un déni des engagements pris par les repreneurs.

Avant la fusion BP-SMDC, le premier groupe avait réussi à porter sa participation dans le capital de la seconde à 74,6% (après rachat des parts de BNP-Paribas et AXA). La fusion effective depuis le début de l’année apportait au groupe une vingtaine d’agences supplémentaires qui viendront renforcer son leadership sur le marché avec plus de 420 agences.

Allafrica.com

Bladi.net Google News Suivez bladi.net sur Google News

Bladi.net sur WhatsApp Suivez bladi.net sur WhatsApp

Sujets associés : Faits divers - Santé - Sécurité sociale

Ces articles devraient vous intéresser :

Maroc : les scorpions s’invitent pendant les vacances

Au Maroc, alors que les scorpions, les serpents et les chiens errants font des victimes en cette période de canicule, les vaccins manquent à l’appel. Nombreux sont les hôpitaux, centres de santé et dispensaires des régions rurales qui souffrent d’une...

Une Marocaine meurt après avoir pris des pilules achetées sur Instagram

Une Marocaine de 28 ans est décédée après avoir pris des pilules amincissantes achetées auprès d’une inconnue qui faisait la promotion de ces produits sur Instagram.

MRE : est-il interdit d’introduire des médicaments au Maroc ?

La question de l’importation de médicaments personnels se pose fréquemment pour les voyageurs se rendant au Maroc. L’Administration des Douanes marocaine a prévu un dispositif de franchise de droits de douane pour les médicaments à usage personnel....

Achraf Hakimi a consulté un psychologue

Le latéral droit marocain du Paris Saint-Germain, Achraf Hakimi, a confié avoir bénéficié d’une assistance psychologique il y a trois ans parce qu’il passait par des moments difficiles sur le plan personnel.

Au Maroc, la santé des élèves menacée

Au Maroc, des associations de protection des consommateurs ont lancé un appel aux autorités compétentes afin qu’elles renforcent les contrôles en ce qui concerne la qualité des fournitures scolaires en cette période de reprise des classes. Objectif,...

Royal Air Maroc : Un bébé sauvé en plein ciel

Un bébé de 18 mois a été sauvé d’un arrêt cardiaque grâce à l’intervention rapide de deux membres de l’équipage de la Royal Air Maroc.

Maroc : la réforme des retraites divise

La réforme des retraites donne du fil à retordre à l’Exécutif marocain. De leur côté, les syndicats s’inquiètent de sa mise œuvre dans un contexte économique marqué par l’inflation, exprimant des craintes quant à l’avenir des retraités.

Samira Saïd : la retraite ?

La chanteuse marocaine Samira Saïd, dans une récente déclaration, a fait des confidences sur sa vie privée et professionnelle, révélant ne pas avoir peur de vieillir et avoir pensé à prendre sa retraite.

Hatim Ammor : une opération qui inquiète ses fans

L’artiste marocain Hatim Ammor a informé ses abonnés sur Instagram qu’il se prépare à subir une intervention chirurgicale.

Punaises de lit : la psychose atteint le Maroc

Le ministère de la Santé et de la Protection sociale a confirmé, mercredi, l’absence d’une propagation exceptionnelle des punaises de lit au Maroc. Dans un communiqué, les autorités sanitaires affirment avoir mis en place des mesures préventives en...