
La directive européenne sur les banques étrangères exerçant dans l’Union européenne (UE) inquiète les autorités et les banques marocaines qui craignent une baisse drastique des transferts des Marocains résidant à l’étranger (MRE) du fait de cette...
« En 2020, les Européens ne constitueront que 5 % de l’ensemble de la population mondiale et à cette date-là, le Vieux continent devra perdre 20 millions de personnes en âge de travailler. Ces personnes ne pourront être remplacées que par des immigrés. » Telle est la déclaration de fin de mandat de Josep Borrell à la tête de la présidence du Parlement européen, lors d’un entretien accordé au journal « El periodico de Catalunya ».
Une déclaration qui interpelle la nouvelle présidence dans ce domaine. L’objectif consiste à examiner encore des voies et moyens susceptibles de gérer les flux migratoires et d’apporter de véritables réponses à la question.
Dans ce cadre, la conférence « Euro-Afrique » qui s’est tenue les 10 et 11 juillet dernier au Maroc, a déjà instauré les premiers jalons en l’adoption de « la Déclaration de Rabat ». Les participants à cette manifestation ont pris l’engagement d’encourager et d’approfondir le dialogue tant politique qu’opérationnel entre l’Union européenne et l’Afrique en matière de migration et de développement. En clair, la Déclaration de Rabat représente un appui solide au processus visant à trouver des réponses multidimensionnelles aux défis posés par le phénomène migratoire.
Aujourd’hui, l’évolution qui pousse de plus en plus l’Europe à admettre les immigrants suppose un problème difficile à résoudre. Les questions vont bien au-delà des simples données démographiques. Finalement, le débat risque de pousser l’Europe à aborder les questions essentielles, comme le fait de savoir à quoi leurs sociétés attribuent le plus de valeur.
En outre, étant donné l’interdépendance qui se développe entre les pays formant l’Union européenne, les Etats ne pourront résoudre le problème de l’immigration de manière unilatérale. Au total, parce que les réalités sociales et économiques changent très vite, il serait plus indiqué de promouvoir une plus grande flexibilité des politiques d’immigration, pour permettre de s’adapter aux changements des situations.
Mais pour l’instant, l’opinion publique reste peu ou mal informée sur tous les aspects de l’immigration. Les dirigeants doivent cadrer le sujet et clarifier ses avantages et ses inconvénients de manière à ce que l’opinion publique, alors éclairée, puisse mener à son terme un processus politique qui s’avérera utile.
Aujourd’hui, l’immigration est de plus en plus déterminante pour l’évolution de la démographie européenne dans un contexte d’accroissement naturel et de vieillissement de la population.
Elle est au cœur de la compétition pour les travailleurs très qualifiés. Tout cela en fait un enjeu de premier plan pour l’Union européenne qui rend nécessaire la définition d’orientations prenant en compte la diversité des situations dans les Etats membres et l’importance croissante de la population immigrée en Europe.
La notion de stratégies d’immigration choisie se trouve mise à mal dès lors que les pays du Sud se trouveront appauvris de leurs compétences.
La question ne sera, pour autant, résolue par les aides octroyées selon le système goutte-à-goutte.
En l’espèce, la Déclaration de Rabat aura le mérite de trouver une position commune face aux défis et aux échéances qui attendent les Africains
Et si elle a eu également le mérite de combattre la diabolisation de la migration, la rencontre dans la capitale du Royaume demeure la première étape d’un partenariat significatif.
Les limites de l’émigration ciblée
Le système de l’immigration ciblée est devenu obsolète dans certains pays. Une politique qui a montré ses limites ; elle peut s’avérer même une politique contre-productive.
Pour preuve, la pénurie de main–d’œuvre non qualifiée est devenue criante. Et c’est le cas en Espagne pour qui la cueillette des fraises a failli être compromise si les dispositions n’avaient pas été prises en ce sens.
Des listes d’ouvrières saisonnières sont en cours de finalisation. Aussi, l’immigration non qualifiée liée à une main-d’œuvre non clandestine répond à une demande non satisfaite du marché de l’emploi.
Pourtant, sans l’immigration non qualifiée, les Trente glorieuses n’auraient pas existé.
Il serait peut-être temps de voir les choses autrement : mener une politique migratoire vaste et non ciblée sur des secteurs particuliers ; car le contraire provoque des distorsions de concurrence entre les branches économiques.
Le Matin - Latifa Cherkaoui
Ces articles devraient vous intéresser :