Le romancier avait écrasé la rentrée littéraire de septembre 2001 avec Plateforme en réussissant le tour de force, en deux semaines, de se mettre à dos la communauté musulmane, d’embarrasser ses amis et de vendre son roman à des dizaines de milliers d’exemplaires.
Quelques jours plus tard, l’écrivain accordait un entretien au mensuel Lire. « La religion la plus con, c’est quand même l’islam », avait-il estimé. « Effondré » par la lecture du Coran, il qualifiait l’islam de « religion dangereuse, et ce depuis son apparition ».
Les grandes mosquées de Paris et de Lyon, la Fédération nationale des musulmans de France (FNMN) et la Ligue islamique mondiale ont assigné l’écrivain, pour des propos qui « caractérisaient sans conteste le racisme anti-musulman » dont il avait déjà fait preuve, selon eux, dans son ouvrage.
« C’est le racisme anti-musulman qui est au coeur du procès, moins que la personnalité ou le goût des provocations de tel ou tel auteur à succès », ont indiqué les avocats des Grandes Mosquées de Paris et Lyon, précisant qu’ils n’avaient pas attaqué le roman « par respect pour la liberté d’expression ».
L’audience pourrait être mouvementée, en la présence d’un Houellebecq a priori peu enclin à retirer ses propos, s’il n’en rajoute pas un peu.
Midi libre