
Les voyageurs marocains et d’autres nationalités sont appelés à respecter des règles strictes concernant les liquides et les gels dans les bagages à main qui entrent bientôt en vigueur dans les aéroports de l’Union européenne (UE).
"Nous croyons en le développement de la région du Nord du Maroc et nous voulons y participer ». C’est cette phrase de Joaquin Rivas Rubiales, directeur de l’Agence andalouse de coopération internationale, qui semble résumer actuellement la nouvelle politique du gouvernement autonome de l’Andalousie envers le Maroc.
M. Rivas Rubiales réaffirme aussi l’intention de la Junta de tirer le maximum de profit du programme de coopération transfrontalier initié par l’Union européenne et dont le protocole d’accord a été signé entre le Maroc et l’Andalousie en mars de l’année dernière, et ce, pour porter à son niveau optimal la coopération entre les deux rives du Détroit. Joaquin Rivas Rubiales intervenait, hier, à l’occasion de la tenue de la première rencontre maroco-andalouse pour initier une nouvelle « stratégie régionale de la promotion de l’égalité ».
Il s’agit d’un premier rendez-vous officiel qui couronne une année de travail de différentes associations locales et ONG espagnoles qui a débouché sur un projet de création de centres régionaux pour la promotion de la situation de la femme et de l’égalité entre les deux sexes. Ce programme de coopération transfrontalière entre les deux parties vise, en effet, le lancement progressif dans les 8 années à venir, de cinq centres régionaux dans les villes de Tanger, Tétouan, Chaouen, Larache et Mellousa, avec un centre de coordination à Tanger.
Une première phase de ce programme devrait être concrétisée dans une année, avec l’ouverture d’un premier centre pour la femme à Tanger. Ce projet fait partie d’une « stratégie régionale de la promotion de l’égalité qui intègre l’approche du genre », et devrait permettre d’établir, explique ses initiateurs, « une synergie entre les acteurs soucieux de la région, de telle sorte qu’à travers une dotation en ressources, une formation spécifique et une dynamisation de tous les organismes impliqués, il améliore la situation de la femme dans la Région ».
Le projet permettra également, explique M. Rivas Rubiales, aux deux sociétés civiles des deux régions, le Nord du Maroc et l’Andalousie, d’établir des liens étroits entre elles et de faire connaître aux Espagnols une société civile marocaine qu’ils méconnaissent et ne voient qu’à travers la lorgnette des stéréotypes, préjugés, idées conçues et une vision caricaturale.
Selon Micaela Navarro Garzon, ministre régional pour l’égalité et le bien-être social à la Junta et qui faisait partie de la délégation andalouse présente lors du lancement des travaux de cette rencontre, l’idée de ce centre intervient après une étude de plus de six mois, sur la situation de la femme dans la région du nord du Maroc.
C’est une première étape d’une stratégie d’une durée de dix ans, affirme-t-elle, car bien que le Maroc ait franchi une étape importante dans le domaine de consécration des droits de la femme avec la promulgation d’un nouveau statut de la famille, il reste encore du chemin à faire. Et s’il semble facile, explique-t-elle, en substance, de changer la loi et imposer des réformes, il est très difficile de faire changer les mentalités.
Aussi est-il nécessaire d’initier un travail de longue haleine inscrit dans une stratégie d’une longue durée en vue de faire changer la situation de la femme et l’intégrer réellement dans le développement économique, politique et social. Même en Andalousie, affirme la ministre, où la femme a lutté pendant des décennies, pour améliorer son statut et pouvoir atteindre le rang qui est le sien actuellement, elle fait encore face à de nombreuses manifestations des discriminations dans la vie quotidienne. Toutefois, la femme andalouse, affirme-t-elle, est aujourd’hui prête à partager son expérience avec son homologue marocaine à travers des actions de la société civile et des projets de coopération similaires à celui lancé ce lundi à Tanger.
Aussi, si ambitieuse soit-elle, cette stratégie qui vient d’être lancée ne risque-t-elle pas d’accomplir des miracles. Il n’en reste pas moins, affirme Yasmina Badou, Secrétaire d’État chargé de la Famille, de l’Enfance et des Ppersonnes handicapées, que ce projet revêt une grande importance pour son département. Parce que, affirme-t-elle, il s’inscrit dans le cadre du programme d’action national de son ministère et qui vise la promotion de la situation de la femme. Il pourrait en outre, ajoute-t-elle, donner plus de contenu aux efforts déployés par le gouvernement en ce sens.
Tahar Abou El Farah - Libération
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