Dans le cadre de l’opération Marhaba 2023, la Fondation Hassan II pour les Marocains résidant à l’étranger a inauguré un centre d’accueil à Rabat.
Pour stopper la fermeture des points de vente de journaux, un plan de création a été mis en place.
Driss Smaïli, Marocain de 51 ans, est un homme heureux. Hier, il était le héros de l’ouverture du 300e kiosque de presse parisien, situé en l’occurrence au 22, rue de Turenne en plein coeur du Marais. Bertrand Delanoë, le maire de Paris, entouré du maire du IVe arrondissement, des représentants des NMPP (Nouvelles Messageries de la presse parisienne) et des éditeurs des grands journaux, dont Francis Morel, directeur général du Figaro et président du Syndicat de la presse quotidienne nationale, était venu pour l’occasion. « La présence d’un kiosque est synonyme de convivialité urbaine et de création de lien social. La proximité d’une offre de journaux est également une garantie de démocratie », a indiqué le patron de la ville.
Salaire mensuel de plus de 2 000 euros net
Le sourire de Driss Smaïli contraste avec la réputation d’être peu riant de son métier : pénibilité du travail et faible rémunération sur fond de crise de la presse. « Je travaille de 6 heures 45 à 20 heures avec environ deux heures de manipulation par jour. Et ceci, 7 jours sur 7. J’attends de mieux connaître mes amplitudes de travail pour fixer le jour de fermeture hebdomadaire de mon kiosque. »
Pour quel salaire ? « J’ai la chance de me situer dans un quartier très fréquenté, en semaine et surtout pendant le week-end. Vous pouvez écrire plus de 2000 euros », avoue Driss Smaïli qui a commencé son nouveau travail le 22 janvier et dont sa commission représente 20 % du montant des ventes. Alors heureux ? « Oui, je suis mon propre patron. Et en plus je peux lire la presse, ce que j’ai toujours aimé faire », indique cet ancien inspecteur des finances à Casablanca qui, depuis son arrivée en France « pour des raisons familiales » en 1995, a enchaîné divers petits boulots dans le groupe Accor.
Pour ouvrir son kiosque, Driss Smaïl a eu une formation de six mois et une aide de 3 000 euros. Cet exemple de soutien à la création s’inscrit dans la volonté de la Ville de Paris de stopper l’hémorragie des kiosques. En 1995, la capitale comptait 400 stands verts. En 2005, seulement 268. En 2005, un plan d’action à cinq ans a été ainsi lancé visant à rouvrir 50 kiosques et à en créer 50 autres. Pour cela, La Ville de Paris a délégué la gestion des kiosques à la société Administration, affichage et publicité (AAP). L’AAP est détenue par Hachette SA à 49 %, par les NMPP à 44,6 % et par Transports Presse (6,4 %). Cette société installe les kiosques, qui paient une redevance à la mairie. Son financement provient des bénéfices de l’affichage publicitaire sur les kiosques. Pour assurer un revenu minimum aux kiosquiers, un système d’aides représentant 1,7 million d’euros par an a été mis en place. L’AAP alloue ainsi aux kiosquiers une prime à la réouverture de 2 000 euros, et des allocations de soutien les deux premières années (6 000 euros la première, 4 500 la seconde).
Au total, 95 kiosquiers, dont le chiffre d’affaires global est inférieur à 170 000 euros, ont bénéficié d’une allocation de soutien.
Le Figaro - Marie-Laetitia Bonavita
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