Abdelfattah Raïdi, 23 ans, faisait partie d’un groupe de cinq jeunes Marocains recrutés pour des opérations "martyres" visant des hôtels de la ville ainsi que bâtiments de la police et de la gendarmerie, croient savoir les journaux Annas et Assabah.
Youssef Khoudri, l’autre candidat kamikaze qui accompagnait Raïdi, a été arrêté par la police en possession lui aussi d’une ceinture d’explosifs alors qu’il s’enfuyait du cybercafé après la déflagration.
Grièvement blessé au visage, à la poitrine et à la main gauche, selon des photos publiées par les journaux, il ne serait pas en état de répondre aux questions de la police, dit-on de source proche de la sécurité.
Selon Mokhtar Bekkali Kacémi, gouverneur de la région de Casablanca, où une série d’attentats suicides avaient fait 45 morts dont 13 kamikazes en 2003, les explosifs que portaient les deux hommes n’étaient pas destinés à être déclenchés dans le cybercafé.
De source proche de la sécurité, on déclare travailler sur l’hypothèse voulant que les deux kamikazes s’y soient rendus pour obtenir via internet les dernières instructions de leur chef sur les cibles qu’ils devaient frapper.
Le chef des kamikazes arrêté
Selon un lycéen dont le témoignage a été recueilli par le journal Al Massaa, les deux activistes consultaient un site djihadiste lorsqu’ils ont été démasqués par le patron du café, qui a refusé de les laisser partir et les a enfermés avant d’appeler la police.
C’est à ce moment que Raïdi s’est fait sauter, provoquant l’ouverture de la porte de la pièce où ils étaient bloqués et la fuite de Khoudri, rapporte ce témoin, Mohamed Youbi Benabed, qui ne figure pas parmi les quatre clients blessés dans l’explosion.
Selon Assabah, le responsable présumé des deux kamikazes a été arrêté dimanche à Settat, une banlieue de Casablanca. Il passe pour avoir remplacé Saad Housseini comme chef "militaire" du Groupe combattant islamique marocain (GCIM).
La police soupçonne Houssaini, arrêté quelques jours plus tôt, d’avoir joué un rôle dans les attentats de 2003 à Casablanca et dans ceux de Madrid l’année suivante.
Il figurerait parmi les activistes ayant rejoint la mouvance d’Al Qaïda, incarnée par l’ancien Groupe salafiste pour la prédication et le combat (GSPC) algérien.
Dernier groupe encore actif issu de l’insurrection islamiste de 1992, celui-ci s’est rebaptisé l’an dernier Organisation Al Qaïda au Maghreb islamique.
Les responsables de la sécurité se sont refusé à tout commentaire sur les informations publiées par les journaux marocains, invoquant la sensibilité de l’enquête en cours.
Reuters - Lamine Ghanmi