Just Fontaine n’a jamais remporté de coupe du monde ni d’Euro, mais il est entré dans l’histoire. Lors de la coupe du monde de 1958 en Suède, il avait inscrit le record de 13 buts en 7 matchs. « Mon record tient toujours. Je crois que je l’emmènerai dans ma tombe ! », s’amusait-il dans un entretien avec L’Équipe en 2002 après avoir félicité Ronaldo pour son « Mondial de feu » en Corée du Sud et au Japon.
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Just est né le 18 août 1933 dans le quartier de Guéliz à Marrakech, au Maroc, encore sous protectorat de l’État français, d’un père français, fonctionnaire à la Régie des tabacs et d’une mère au foyer espagnole. En grandissant, il y découvre le basketball et le football. « J’ai eu une enfance heureuse. J’ai appris à jouer au football là-bas », se souvenait-il en 2000 dans les colonnes du Temps. Sa passion pour le ballon rond prendra finalement le dessus. Il marcha dans le sillage de Larbi Ben Barek, la « perle noire », légende franco-marocaine en faisant carrière à la fois sous le maillot des Bleus et des Lions de l’Atlas.
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Après l’obtention de son baccalauréat à Casablanca, Just débute sa carrière en senior au sein de l’US Marocaine, « comme une autre de ses idoles Mario Zatelli. Sous ce maillot, il inscrit 62 buts en 48 matchs. » Sélectionné plusieurs fois avec l’équipe représentant la Ligue du Maroc, il remporte le Championnat d’Afrique du Nord en 1952. Après un match face à l’équipe B de l’équipe de France, le jour de Noël de la même année, il rejoint l’effectif des Bleus, devenant ainsi le premier Français du Maroc appelé en sélection.
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À la fin de sa carrière, l’attaquant hors-pair se reconvertit en entraîneur. Sélectionneur de l’équipe de France en 1967, il connait une aventure éphémère. Il ne dirigera les Bleus que deux matchs. Just dirigera plus tard l’équipe du Maroc, de 1979 à 1981. « J’ai voulu rendre ce qu’ils m’avaient donné. Si j’ai été footballeur, c’est grâce au Maroc », assure-t-il à L’Équipe. Mais le succès ne sera pas au rendez-vous. Les Lions de l’Atlas termineront à la troisième place lors de la CAN-1980 au Nigeria. Coach Just était victime d’un accident de la route avant le tournoi et était momentanément remplacé.