L’ex-entraîneur de l’OGC Nice, Christophe Galtier, ainsi que son fils, John Valovic-Galtier, ont été placés en garde à vue ce vendredi dans le cadre d’une enquête portant sur des allégations de discrimination au sein du club.
Franco-marocaine, Jamila Ysati est arrivée en France après son bac. Elle a mené une double carrière d’enseignante-chercheuse à l’université Paul-Verlaine, à Metz, et de professionnelle de la communication. Beurs, blacks et entreprise (Editions d’Organisation, 2005) est un ouvrage lucide et concret, né de rencontres avec des jeunes issus de l’immigration et des chefs d’entreprise, à qui elle lance le même message : prenez vos responsabilités !
Pourquoi ce livre ?
Le projet est né d’une rencontre avec Hervé Sérieyx, qui vient de rééditer Jeunes et entreprise. Nous sommes révoltés de voir que les jeunes nés de parents maghrébins ou africains courent de deux à quatre fois plus de risques de pointer au chômage que ceux nés de parents franco-français.
A qui la faute ?
L’opinion française a tendance à désigner l’entreprise comme seule responsable de la discrimination raciale. C’est trop facile ! Enfermer les jeunes blacks et beurs dans un statut de victime ne mène à rien. Au contraire, pour trouver un emploi, il faut une confiance en soi sans faille. La thèse principale du livre, c’est que les responsabilités sont partagées entre les recruteurs, les jeunes eux-mêmes, les médias, le système éducatif, les pouvoirs publics... L’existence de la Haute Autorité de lutte contre les discriminations et pour l’égalité (Halde) est certainement une bonne chose. Mais tout ne se résoudra pas par des procès. Les entreprises ont tort de laisser les politiques et les associations monopoliser la parole publique sur le sujet. Le recrutement, c’est leur domaine. Soyons pragmatiques, testons des solutions !
Quelles solutions ?
Il faut s’affranchir des fausses pudeurs et de la langue de bois. Prenons l’exemple du CV anonyme. Lorsque Claude Bébéar, président de la compagnie d’assurances Axa, a lancé cette idée l’an dernier, certains se sont offusqués au nom de la lutte antiraciste. Expérimentons l’idée et voyons si elle permet ou non d’intégrer de jeunes diplômés blacks et beurs ! Autre initiative intéressante : pour sensibiliser les recruteurs à la question de la discrimination, le Centre des jeunes dirigeants d’entreprise organise des jeux de rôle dans lesquels le dirigeant se met dans la peau du candidat. J’aimerais aussi que cessent ces débats stériles sur la question du recensement des origines ethniques. Pour y voir clair, il faut disposer de statistiques sur les recrutements. Ce sera la seule façon de prendre la mesure du progrès.
L’Express
Beurs, blacks et entreprise
Jamila Ysati
éd. Editions Eyrolles
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