Jalil, 15 ans, a été éborgné par des policiers à Chilly-Mazarin, en Essonne, dans la nuit du 1ᵉʳ au 2 juillet où des casses ont été enregistrées en réaction à la mort de Nahel, le jeune de 17 ans tué lors d’un contrôle policier à Nanterre. Sa famille a déposé plainte auprès de l’IGPN.
Le jeune homme pensait avoir été touché par un tir de mortier, comme l’auraient déclaré les policiers aux secouristes. « Mais à l’hôpital, les médecins m’ont dit que c’était à cause d’un tir de flashball », confie-t-il à Street Press. Jalil et ses parents ont porté plainte à l’IGPN, convaincus que le jeune homme a été touché par une arme de la police. « Ça a touché le cerveau. À deux centimètres près, j’aurais pu perdre la vie. Je n’ai jamais eu la haine contre la police. C’est plus le policier qui m’a tiré dessus contre qui j’ai la haine », raconte-t-il.
« Ils l’ont cassé », lâche son père, Mohammed M., choqué et révolté parce que son fils « n’avait pas le droit de sortir », vu qu’il y avait un « couvre-feu dès 21 h » instauré par la maire de la ville, Rafika Rezgui. Le jeune homme avait rejoint un ami, place de la Libération, vers 22h30 ce jour-là. « On était une dizaine, on était comme en ligne. Un plus grand que moi allume un mortier et commence à viser les CRS. J’étais à côté et en une seconde, je me rends compte que je suis tout seul sur cette ligne. Ça s’est passé comme dans les films : j’ai entendu un boum », raconte-t-il. Après, c’est le trou noir. Jalil ne se souvient plus exactement de ce qu’il s’est passé.
« J’ai des flashs, comme si j’avais perdu connaissance et que je me réveillais 20 mètres plus loin en train de courir. Je ne sentais plus rien », poursuit-il, précisant avoir quitté les lieux en vacillant « comme s’il était bourré » et été poursuivi par les policiers dont l’un lui aurait tiré dessus. Transféré par les pompiers à l’hôpital de Villeneuve-Saint-Georges « pour traumatisme crânien et maxillo-facial suite à des tirs de mortiers (reçus au visage) des CRS », il a été ensuite admis au service de neurochirurgie pédiatrique de l’Hôpital Rothschild à Paris.
De 13h, Jalil sort du bloc à 19h. « Ils m’ont expliqué que j’avais plein de sang dans le cerveau, que mon œil avait explosé ». Entendu par l’IGPN le 6 juillet, alors qu’il était encore en service de réanimation, le jeune homme affirme être en mesure de reconnaître le ou les auteurs du tir de flashball. Jalil a déjà quitté l’hôpital et suit un traitement à la maison pour que la plaie ne s’infecte pas. En septembre, il devrait obtenir une prothèse oculaire. « J’ai des migraines tout le temps. Je n’arrive plus à dormir le soir », se plaint le mineur qui ne peut plus « jouer au foot, ni aux jeux vidéo ». Déscolarisé depuis presque un an, il craint pour son avenir.
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