« Quels que soient les crimes dont on l’accuse, un détenu a le droit d’être traité avec humanité », a déclaré Sarah Leah Whitson, directrice Moyen-Orient et Afrique du Nord à Human Rights Watch dans un communiqué cité par l’organisation, ajoutant que « le régime d’isolement draconien imposé à Taoufik Bouachrine est injustifié et doit être levé. »
Le journaliste n’est pas autorisé à rencontrer d’autres prisonniers et les gardiens ne sont pas autorités à lui adresser la parole, écrit HRW. Et s’il a bien le droit à deux heures de promenade par jour dans une cour de prison, il est toujours seul.
« Bien qu’il ait obtenu d’être assigné à une cellule individuelle plutôt que collective, Bouachrine insiste sur le fait qu’il n’a jamais demandé ni accepté un régime d’isolation le coupant de tout contact avec d’autres détenus, et interdisant aux gardiens de parler avec lui », explique sa femme, Asmae Moussaoui, à HRW.
De leurs côtés, les autorités marocaines, via la Délégation interministérielle aux droits de l’homme (DIDH), affirment qu’on lui a demandé de rassembler ses affaires quand il a réclamé de rejoindre une cellule collective mais il a finalement refusé et préféré rester dans sa cellule. « Le fait qu’il ait choisi de rester dans une cellule individuelle, même si on lui a proposé un autre choix, n’explique ni ne justifie un régime empêchant les gardiens et les autres prisonniers de parler à Bouachrine », écrit encore l’ONG.
« Il y a un monde de différence entre accorder une cellule individuelle à un détenu, et le priver de contacts quotidiens », a soutenu Sarah Leah Whitson. « La première mesure peut être humaine, mais la seconde est inhumaine. »