Les banques marocaines font face à une situation de dégradation de la qualité de leurs prêts, en dépit d’une plus grande sélectivité dans leur octroi, avertit l’agence de notation américaine Fitch Ratings.
Chômage, crise économique, plan de retour volontaire, déclarations “xénophobes”… Les immigrés marocains en Espagne vivent une dure période “l’Eldorado”. Détails. “Nous lançons un appel à tous les démocrates, à la société civile, et aux défenseurs de l’égalité et de la liberté pour faire face aux croisades menées par certains politiciens contre les immigrés, des gens qui viennent en Espagne à la recherche d’une vie meilleure.”
Ces récents propos de Mohamed Bentrika, porte-parole de l’ONG marocaine CODENAF (Co-Développement en Afrique du Nord), peuvent résumer le climat tendu que ressentent les immigrés marocains depuis l’annonce de la crise économique en Espagne.
On parle d’une “nouvelle croisade”
En effet, suite au choc qui a suivi l’annonce des chiffres du chômage en Espagne (2,5 millions de chômeurs), plusieurs hommes politiques se sont rabattues sur les émigrés, les présentant comme la principale cause.
Depuis, les condamnations se succèdent. La dernière en date est celle du Président du Parti Populaire (PP-Opposition), Mariano Rajoy, qui a demandé une réforme de la politique migratoire en Espagne. Selon lui, cette politique génère des phénomènes de “mauvaise augure” dans certaines régions du pays.
En Espagne, “180.000 immigrés perçoivent actuellement une allocation de chômage, tandis que 20.000 Espagnols d’Andalousie ont cherché du travail dans les vendanges en France”, a-t-il dit. L’ONG marocaine, qui a qualifié ces déclarations de “véritables croisades’’, considère que les politiciens font l’amalgame entre l’immigration et la crise économique.
L’ong marocaine CODENAF
Cette association n’est pas la seule à critiquer les propos du leader de l’opposition. D’autres structures associatives de défense des droits de l’Homme et des syndicats les ont qualifiés d’“incitation au racisme et à la xénophobie”.
Le plan de Départ
Par ailleurs, plusieurs immigrés marocains en Espagne devraient retourner au Royaume après avoir accepté le plan “retour volontaire”. Ce dernier, lancé par le gouvernement socialiste espagnol pour faire face à la crise économique, cible les 100.000 immigrés en situation régulière, mais sans travail depuis plus d’une année. Les immigrés marocains viennent en tête des communautés les plus concernées.
Selon un rapport officiel sur “l’immigration et le marché du travail”, la communauté marocaine en Espagne a été ainsi la plus touchée par la crise économique qui frappe l’Espagne. Le nombre d’immigrés marocains en situation de chômage en Espagne durant l’année 2007 s’est établi à 82.262 personnes, contre 62.085 une année auparavant, soit 20.177 nouveaux sans emploi recensés, la plus importante hausse parmi la population étrangère établie dans ce pays, indique le rapport élaboré par l’Observatoire permanent de l’immigration relevant du ministère du Travail et de l’Immigration.
Sur le terrain, les différentes communautés suivent avec inquiétude ces changements.
De leurs côté, les associations défendant les droits des immigrés rejettent le plan et incitent à une mobilisation totale, à l’instar de l’appel lancé par l’Association des travailleurs marocains en Espagne (ATIME) qui appelle les Marocains vivant en Espagne à “ne pas renoncer, ni sous la pression et encore moins face à l’appât d’éventuels avantages matériels, à leurs droits qui sont garantis par la loi. Notamment, le droit au libre retour à leur pays”.
Source : Au Fait - A.E.M.
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