Jusque là rien de mal, sauf que... dérapage il y a eu. Alors que nos quatre champions s′adonnaient sans vergogne au plaisir de l′alcool, dont leurs coffres étaient largement pourvus, ils ont cru bon agresser la propriétaire des lieux, lui réclamant brutalement de la chair fraîche. En clair, des prostituées dociles et compréhensives. Sauf que, Françoise Crocq, ladite propriétaire, leur fit comprendre qu′ils étaient au Maroc et non dans quelque bordel thaïlandais. Furieux, ils s′en prirent donc à son aide, Aziz, et lui administrèrent ce qu′en France, l′on nomme une ratonnade. Bilan : fracture ouverte du péroné de 10 cm, multiples contusions, bout de lèvre arraché, 40 jours d′arrêt de travail et la réception détruite. Plainte fut déposée auprès du commissariat dès le lendemain matin. Or, quelle ne fut pas la surprise de Mme Crocq quand les policiers vinrent perquisitionner, sans mandat, ses appartements privés pour lui vider ses frigos. Mais l′absurde ne s′arrête pas là. Alors que tous les employés sont allés témoigner au commissariat de la scène qui s′est passée devant eux, le juge d′Errachidia ne les a pas cités comme témoins. Pire, au lieu de citer également Mme Crocq comme témoin, elle se voit interroger sur ses relations intimes avec le brutalisé Aziz et se retrouve accusée de "prostitution" et de "détention illégale d′alcool". Outre les multiples vices contenus dans la procédure, nos 4 champions, dont nous tenons les noms à la disposition de l′organisation du Paris-Dakar, se sont tranquillement envolés pour leur pays d′origine, sans que cela ne trouble visiblement ni les gendarmes, ni le procureur. Belle justice, en vérité...
À suivre.
Laetitia Grotti, Telquel n° 99.