Le gouvernement marocain prévoit d’augmenter le droit d’importation appliqué aux smartphones. Par conséquent, les prix de ces appareils pourraient augmenter de façon significative.
La sécurisation des systèmes d’information passe par l’implémentation des logiciels libres. Ce postulat, les adeptes du “libre” le clament haut et fort à qui veut bien les entendre. Au Maroc, le débat demeure encore confiné dans les dédales d’un lobbying fort qui ne laisse pas forcément à la communauté du libre d’entreprendre les mesures nécessaires à la sécurisation des données.
Si en effet le ministère des Finances a fait basculer ses systèmes d’informations vers les logiciels libres, les autres administrations tardent à suivre l’exemple. Les enjeux sont pourtant clairs pour ne citer que la fracture numérique et la sécurisation des données. Les experts du monde entier sont unanimes : « le logiciel libre est moins atteint par les virus que les licences ».
Au Maroc, le taux de piratage est estimé à 60%, dépassant de loin la France qui affiche un indicateur aux alentours de 45%. La Chine enregistre un taux record avec 94%. C’est bien dans cette optique que les administrations françaises avaient, il y a déjà quelques années, fait basculer leur système d’information pour migrer vers le Linux. Dans le même sens, la Tunisie créait un secrétariat aux Nouvelles technologies et au logiciel libre. Même démarche au Brésil, au Pérou et en Argentine.
Au Maroc, le concept a été freiné dans son élan. L’enseignement qui paraissait être la porte d’entrée aux logiciels libres s’est, rapidement, refermée lorsque Microsoft a généreusement proposé son apport en formation et en matériel éducatif à travers tout le Royaume dans le cadre de l’opération Génie. Résultat des courses : les quelques opérateurs qui avaient osé croire que le marché marocain allait prendre ont vite fait de mettre en stand by leurs activités.
En 2005, la société Solinux avait tenté d’investir le marché en proposant aux entreprises et aux administrations la migration de leurs systèmes d’information vers le logiciel libre. Quelques années plus tard, la société est contrainte de se résigner dans un marché aussi fermé. Dans la même logique, en 2006, Mandriva, le premier éditeur mondial de distribution commerciale de Linux, crée la société Liberty Tech en partenariat avec le représentant Giga Group et la société Phoenix Consulting. Cette dernière entité a été mise en stand by pour les mêmes raisons.
C’est dire que le lobbying de Microsoft est fort au Maroc. Les enjeux du libre sont pourtant réels. D’un autre côté, le Linux, principal logiciel libre, a été traduit en 75 langues à travers la Communauté de 120 traducteurs. En revanche, le Windows n’offre que 25 traductions seulement... Les faits sont là.
Source : L’Observateur - Dounia Essabban
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